Au Togo, le mariage des enfants est une triste réalité que malheureusement beaucoup semblent occulter. De récentes études indiquent que 41% d’adolescentes (moins de 18 ans) se retrouvent dans un foyer. Face à cela, il a été initié « Agir pour l’Abandon des Mariages d’Enfants (AAME). Le bilan à mi-parcours du projet montre que ce phénomène a la peau dure. Des plaidoyers sont alors lancés par les initiateurs pour parvenir aux résultats escomptés.
Le projet AAME a été initié par les membres du consortium Synergie d’Actions pour une lutte plus efficace contre le mariage précoce d‘adolescentes.
Il est exécuté par Wildaf-Togo et l’Ong Famme. Les bénéficiaires sont les localités de Tchanaga, Takpamba dans l’Oti et Kri-Kri dans Tchamba.
Les premières données après un an révèlent qu’à Kri-Kri Krikri le taux de prévalence des mariages des enfants est de 24% et que 0% de la population notamment les femmes ne connaissent pas leurs droits à la santé sexuelle et reproductive.
A Tchanaga, le taux de mariage précoce est de 45% dans les zones cibles du projet. Dans ces localités, on remarque que les femmes n’ont pas le droit de se rendre dans les centres de planification familiale sans l’autorisation de leur mari. Ce qui constitue une violence connexe au DSSR.
« On observe dans ces localités-là un enchaînement de grossesses qui met en danger facilement la vie des femmes et des jeunes filles », a déploré Andréa Aziabou, gestionnaire du projet.
A Takpamba c’est pire. Les initiateurs du projet ont dénombré plus de 80% du taux de prévalence des mariages d’enfants.
« … Ce qui a encore été plus avéré lorsqu’on a eu à faire le suivi en décembre dernier dans cette localité où, lorsqu’on était en pleine activité, on a observé que plusieurs jeunes filles de 15, 16, 17 ans avaient déjà des enfants dans le dos », a ajouté Mme Aziabou.
Contre le mariage d’adolescentes
Le projet est dans sa phase d’exécution, il y a un an. Pour des actions d’envergure nationale, Wildaf Togo et l’Ong Famme, des partenaires dans la mise en œuvre de ce projet ont décidé de s’appuyer sur les OSC qui traitent déjà du sujet.
Ceci a amené à identifier 30 organisations de la société civile. Elles forment le mouvement « EnfantsPasEpouses ».
« Ces 30 OSC collaborent avec Wildaf-Togo dans la mise en œuvre de ce projet et surtout pour conduire le plaidoyer à l’endroit des décideurs, pour que des lois soient revues en vue d’empêcher cette pratique qui freine non seulement les communautés mais aussi le pays », a détaillé Anne Colette Kpedji.
La Directrice exécutive de WiLDAF-Togo rappelle que le Togo a pris des engagements, selon lesquels 15% du budget national sera alloué à la santé. Cependant, seulement 5,8% du budget sont disponibles.
« Notre plaidoyer, c’est d’abord d’amener l’État à respecter son engagement, ensuite améliorer les services de santé à l’endroit des jeunes filles », a souligné Mme Kpedji.
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