Mgr Benoit Alowonou a exprimé lundi sa tristesse par rapport à l’adoption de la révision constitutionnelle de la République togolaise en seconde lecture le 19 avril dernier. Le président de la Conférence des Évêques du Togo (CET) craint « un avenir sombre » pour le Togo. L’évêque de Kpalimé déplore par la même occasion le refus de la demande d’observation du double scrutin du 29 avril prochain à l’Église catholique du Togo.
Dans une déclaration de fin mars 2024, la CET avait manifesté son inquiétude par rapport à la révision constitutionnelle votée le 25 mars.
Au sujet de la Constitution
Les évêques togolais avaient à cet effet invité le président de la République à sursoir la promulgation de cette nouvelle constitution. Contre toute attente, les députés togolais ont voté cette nouvelle constitution vendredi dernier.
« Je ne parlerai pas d’une réaction de l’Église, mais d’un sentiment de grande tristesse. Oui, tristesse, car notre pays a besoin d’apaisement et de vérité. Or, cette modification de notre constitution, qui intervient à quelques jours des élections législatives, est manifestement source de division, source d’incompréhension. Et puis, on se demande où allons-nous ? Il y a une crispation entre les citoyens de notre pays », a regretté Mgr Alowonou au micro de nos confrères de radio Vatican.
Le prélat explique que cette constitution est source de division du peuple togolais parce que dans le pays, le projet de loi de révision constitutionnelle n’a jamais fait l’unanimité. Pour lui, la demande du chef de l’État de procéder à une seconde lecture de ladite loi et les diverses réactions qui ont suivi le premier vote en disent long.
Pas d’observateurs de l’Église catholique
Selon Mgr Benoit Alowonou, c’est un devoir des citoyens, de contribuer à la transparence des élections qui se déroulent chez eux. À ce sujet, l’Église catholique, par sa commission justice et paix, a fait la demande de participation de 500 observateurs.
La demande a été refusée, parce que l’église n’aurait pas justifié la source du financement de sa mission d’observation.
« Ce n’est pas la première fois que nous sommes récusés pour ce motif. Nous avons toujours répondu à ce sujet que nos observateurs étaient des bénévoles venus des sept diocèses du Togo. Nous n’avons pas besoin de financement, parce que les paroissiens, ce sont des fils et des filles du pays, des citoyens. Puisque nous n’avons pas pu justifier l’injustifiable, on nous a dit que nous ne pouvons pas », a déballé l’évêque.
Au regard de la situation, il invite à la prière et réitère l’appel de la CET à l’intention des décideurs à être toujours à l’écoute de l’aspiration du peuple.
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