Apollinaire Mewenemesse a fini par recouvrer sa liberté après 15 jours de détention à la Brigade de recherche et d’intervention (BRI). Le directeur de publication du journal, La Dépêche salue la mobilisation de la presse nationale ayant abouti à sa libération. Du haut de ses 71 ans, il invite à maintenir le cap.
« Chers confrères et consœurs, je viens par la présente vous remercier pour le travail remarquable que vous m’avez témoigné pendant les 15 jours de ma détention à la BRI. Depuis ma convocation à la HAAC, le 1er mars dernier jusqu’à ma libération hier soir, vous n’avez cessé de vous mobiliser pour moi », a écrit le journaliste au sortir de prison.
Il assure qu’au-delà de sa personne, les journalistes togolais ont voulu soutenir leur profession en péril dans le pays.
« Que le flambeau ainsi allumé ne s’éteigne et marque le début d’une union d’action. Unis-nous sommes forts. Vive la presse togolaise indépendante », a conclu Apollinaire Mewenemesse dont le journal paraît il y a plus de 30 ans.
Apollinaire Mewenemesse, de la HAAC à la prison
Le 4 mars dernier la HAAC a suspendu « La Dépêche » pour violation des « règles de déontologie et d’éthique de la profession de journaliste » et « d’autres manquements professionnels ».
En effet, dans sa parution N°1185 du 28 février 2024, le journal d’Apollinaire Mewenemesse a publié un article intitulé « L’assassinat crapuleux du Colonel Madjoulba, et si le Général Félix KADANGHA Abalo était le capitaine Dreyfus du Togo ? ».
Il a été convoqué par la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC), organe de régulation des médias pour des échanges sur l’article. Alors qu’on pensait que la sanction de la HAAC agissait pour lui éviter des ennuis judiciaires, il a été convoqué par le BRI le 17 mars dernier.
Il a comparu le 26 mars dernier a été gardé jusqu’au mardi 09 avril où il a été libéré et placé sous contrôle judiciaire. Il a été accusé de faux et usage du faux et diffusion de fausses nouvelles à effet de sédition. Il a été également mis en cause pour apologie contre la Défense nationale et la sécurité de l’Etat, publication de contrefaçon, publication par voie de presse ayant porté atteinte à l’honneur et à la dignité du président de la République, publication d’information ayant porté atteinte aux cours et tribunaux.