L’assemblée nationale togolaise a prolongé mardi de 12 mois l’état d’urgence sécuritaire dans la région des Savanes. Située dans l’extrême nord du Togo, la région est en proie à des incursions de groupes terroristes depuis novembre 2021. C’est donc la 3è fois de suite que les députés autorisent cette prorogation, qui intervient cette fois à quelques jours des élections.
L’état d’urgence a été décrété initialement pour une première fois de 3 mois, à compter du 13 juin 2022. Cette période arrivée à expiration le 12 septembre 2022, le gouvernement a, conformément à l’article 94 de la Constitution, demandé et obtenu à l’assemblée nationale l’autorisation de la prorogation de ce délai à deux reprises, de façon continue.
Pour la dernière autorisation de prorogation, l’assemblée nationale a, par la loi n°2023-004 du 11 avril 2023, accordé au gouvernement une période de 12 mois à compter du 13 mars 2023. Cette période expire le 12 mars 2024 à minuit.
La nouvelle prorogation a été votée à l’unanimité par les 62 députés présents. Elle vise selon les parlementaires à maintenir la vigilance des populations, de mettre les forces de défense et de sécurité dans les meilleures dispositions et d’adapter la lutte suivant l’évolution de la situation.
Election dans la région des savanes
Petit pays d’Afrique de l’Ouest, le Togo subit depuis novembre 2021 des attaques terroristes dans l’extrême nord de son territoire en proie à des incursions des groupes terroristes présents de l’autre côté de sa frontière, au Burkina Faso.
Les attaques se sont multipliées ces derniers mois dans cette zone, selon les informations fréquemment relayées par les médiaux locaux. Or, le Togo rentre dans une période d’intenses activités liées à l’organisation des élections régionales et législatives du 20 avril prochain.
« Le gouvernement utilisera à bon escient cet instrument juridique pour renforcer et garantir un client sécuritaire sain, favorable sur toute l’étendue du territoire pour la tenue d’une élection apaisée et sécurisée pour tous », a rassuré le colonel Hodabalo Awate, ministre en charge de la décentralisation.
Pour sa part, Pacôme Adjourouvi, le nouveau ministre des droits de l’homme assure que l’adoption de la loi autorisant la prorogation de l’état d’urgence sécuritaire permettra aux citoyens de la partie nord Togo de jouir de leurs droits de vote comme tout Togolais.
La session plénière ayant conduit à l’adoption de cette loi a été présidée par Yawa Djigbodji Tsegan, présidente de l’assemblée nationale.