Le journaliste togolais Apollinaire Mewenemesse comparaissait devant la Haute autorité de l’audiovisuel (HAAC) le vendredi 1er mars. Le directeur de publication de l’hebdomadaire « La Dépêche » a été convoqué à cause de l’article intitulé « L’assassinat crapuleux du Colonel Madjoulba, et si le Général Félix Kadangha Abalo était le capitaine Dreyfus du Togo », paru le 28 février dans ledit journal. A quelques heures de l’audition, 11 organisations de la société civile montent au créneau et lancent un appel à la population.
Dans une note en date du 29 février, la HAAC invitait Apollinaire Mewenemesse à une rencontre d’échanges à son siège Lomé le vendredi 1er mars 2024.
La note précise que le directeur de publication a été convoqué suite à la parution dans le numéro 1185 du 28 février 2024 de son journal et intitulé « L’assassinat crapuleux du Colonel Madjoulba, et si le Général Félix KADANGHA Abalo était le capitaine Dreyfus du Togo ».
En outre, la HAAC demandait au journaliste de se munir de la lettre de l’ancien Président de Cour constitutionnelle, feu Aboudou Assouma à laquelle l’article a fait allusion dans sa production.
Mobilisation autour d’Apollinaire Mewenemesse
Dans un communiqué diffusé tôt dans la journée de vendredi, les mouvements et associations, ALCADES – ASVITTO – GAGL – GCD – GLOB – FDP– LCT – LTDH – MCM – MJS – SEET disent être préoccupés par la propension inquiétante des menaces sur les journalistes togolais dans l’exercice de leur métier.
Ils rappellent que plusieurs journalistes sont aujourd’hui contraints à l’exile après de lourdes condamnations à des peines d’emprisonnement ferme et d’amende ; d’autres sont encore sous poursuites et contrôle judiciaires ; un autre est décédé dans des circonstances non encore élucidées à ce jour ; les téléphones de beaucoup d’entre eux sont attaqués et placés sur écoute par le logiciel espion Pegasus.
« Tout ceci se passe dans l’indifférence, sous le regard silencieux et complice de la HAAC dont le rôle régalien est de garantir et assurer la liberté et la protection de la presse et de tous moyens de communication de masse », dénoncent les OSC.
Elles font un constat amer et douloureux qui empêche l’éclosion effective des valeurs de démocratie, d’État de droit et des droits de l’homme face auquel il faut impérativement agir.
« Les OSC ont décidé de ne plus rester en spectateurs face au musellement et au bâillonnement exponentiel de la presse privée fouineuse ; en somme à la tentative de réduire au silence tous les lanceurs d’alertes et les Défenseurs des droits humains par la dictature », ont dévoilé ces mouvement et associations.
Parallèlement, ils demandent à l’opinion publique nationale et internationale, aux partenaires en développement, aux politiques, à la population togolaise à dire un grand NON catégorique à une énième mise sous éteignoirs de la liberté de presse et d’expression au Togo.