Le Collectif des associations contre l’impunité au Togo (CACIT-Togo) a observé samedi à Lomé la 8e édition de la Nuit des droits de l’homme. Cette année, l’événement a été marqué par une conférence-débat sur la dignité, la liberté et la justice pour tous. Il a permis de donner la parole aux acteurs étatiques et non-étatiques qui ont fait la promotion des droits humains au Togo.
La conférence débat a porté sur 3 thèmes dont l’un s’intitule ‘’Liberté : Enjeux, défis et perspectives pour l’élargissement de l’espace civique au Togo.
Ce thème a été développé par Francis Akpa, président de la Plateforme Nationale Espace Civique et Efficacité du Développement (PNECED), Bonaventure N’Coue Mawuvi, président de la Coalition Togolaise des Défenseurs des Droits Humains (CTDDH) et Dosseh Sohey, Commissaire à la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH).
Selon les panelistes, l’espace civique est régi par un cadre juridique et institutionnel. La création d’associations au Togo est régie par la loi française N°40-484 du 1er juillet 1901.
L’espace civique est défini comme l’ensemble des conditions juridiques, politiques, institutionnels et pratiques nécessaires aux acteurs non gouvernementaux pour accéder à l’information, s’exprimer, s’associer, s’organiser et participer à la vie publique.
Cet espace subit une restriction ces derniers temps, selon le président de la CTDDH qui fonde son argumentation sur la dépénalisation du délit de presse au Togo.
« Le fait d’exclure les réseaux sociaux du champ d’application est une façon pour le législateur de restreindre la liberté d’expression et d’opinion du journaliste », a soulevé Bonaventure N’Coue Mawuvi.
A la CNDH, on estime que les défis sécuritaires notamment le terrorisme et l’extrémisme ont contraint le Togo a fait subir les cadres légaux relatifs à l’espace civique des mutations.
« Les nouvelles dispositions, ainsi que celles en cours d’élaborations jugées nécessaires par le gouvernement au regard de la situation sécuritaire actuelle, sont perçues par la société civile comme liberticides, parce qu’amincissant les libertés dont elle réjouit jusqu’à un passé récent », a reconnu M. Soyeh.
CACIT et l’espace civique
Pour Francis Akpa, il faut instaurer une dynamique unitaire devant renforcer l’interaction des OSC en faveur de l’amélioration de l’espace civique et l’efficacité du développement au Togo.
De son côté, le président de la CTDDH plaide pour la révision du nouveau code de la presse et de la communication au Togo.
Par ailleurs, la CNDH informe avoir initié une mission de plaidoyer pour l’adoption de la loi de protection des défenseurs des droits humains. Ce texte de loi a été transmis en novembre dernier au secrétaire général du gouvernement pour des amendements relatifs à l’avant-projet de loi sur la liberté d’association au Togo.
« En tout état de cause, la CNDH reste confiante par rapport à l’avenir. Il suffit, comme elle le fait déjà, de mener des actions concertées sans relâche avec la société civile et renforcer le cadre de dialogue avec les autorités », a rassuré Dosseh Soyeh.