Le Général Abdourahamane Tiani s’est rendu vendredi à Lomé. Le Président du Conseil nigérien pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), chef de l’Etat du Niger effectue une visite de travail en République togolaise. Occasion pour lui de faire le point des négociations et de la position de Niamey avec Faure Gnassingbé qui doit les porter lors du Sommet de la CEDEAO dimanche prochain à Abuja.
C’est la Présidence togolaise qui donne l’information. On apprend que Abdourahamane Tiani s’entretiendra en tête-à-tête avec son homologue togolais, Faure Gnassingbé.
« Les deux chefs d’État évoqueront notamment des questions multilatérales d’intérêt commun, incluant en particulier le contexte sécuritaire régional et la nécessité d’une collaboration renforcée entre les États pour la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent dans le but de protéger les populations et de promouvoir la libre circulation des personnes et des biens », lit-on dans une note de la Présidence togolaise.
Ce déplacement du Général Abdourahamane Tiani fait suite à la désignation en novembre dernier du chef de l’Etat togolais comme facilitateur entre le Niger et la CEDEAO ainsi que la communauté internationale.
Le Togo ne cesse de prôner la concertation entre les États comme voie privilégiée de sortie de crise et de maintien de la paix et de la stabilité dans une région en proie à une menace sécuritaire persistante.
Le Niger est sous sanctions de la CEDEAO et de la Communauté internationale depuis le coup d’Etat du 26 juillet 2023 qui a mis fin au pouvoir de Mohamed Bazoum.
Première visite de Abdourahamane Tiani hors de l’AES
La visite au Togo est la première dans un pays membre de plein droit de la Cédéao, en dehors des Etats de la nouvelle Alliance du Sahel (AES).
Le général Tiani s’est certes rendu le mois passé à Bamako (Mali) puis à Ouagadougou (Burkina Faso), deux pays dirigés par des transitions militaires avec qui le Niger a créé, en septembre dernier, l’Alliance des Etats du Sahel (AES) afin d’atténuer l’impact des sanctions de la Cédéao.
La visite intervient également à la veille d’un sommet de la CEDEAO où sera évoquée la situation politique au Niger. On sait que le 10 août dernier à Abuja, les dirigeants de l’organisation sous-régionale ont menacé d’intervenir militairement au Niger pour restaurer l’ordre constitutionnel. Ils ont également pris de sévères sanctions économiques et financières contre le pays.
Avec le soutien des associations religieuses du pays, notamment l’église catholique, Faure Gnassingbé a fait part d’une clémence envers les autorités nigériennes. Lomé a permis au Niger s’approvisionner en produits de première nécessité à partir du Port autonome de Lomé (PAL).
Il faut également préciser que le Togo s’est aussi fermement opposé à toute intervention militaire au Niger.