Nominé pour le Prix International de la liberté de la presse 2023, Ferdinand Ayité a reçu sa distinction jeudi à New-York. Le journaliste togolais a rendu un vibrant hommage au Comité pour la Protection des Journalistes (CPJ), une organisation basée à New York aux USA et n’a pas manqué de dédier le prix à plusieurs personnes ayant œuvrer pour qu’il se trouve actuellement en liberté. L’ambassade des Etats-Unis au Togo apprécie l’engagement du Directeur de publication de L’Alternative.
C’est la première fois dans l’histoire que le Comité pour la Protection des Journalistes (CPJ) décerne ce prix à un journaliste togolais. En dehors de Ferdinand Ayité, 3 autres journalistes de la Géorgie, de l’Inde et du Mexique ont également reçu le prix.
Le CPJ avait déjà expliqué que par ces distinctions, il salue « le courage et l’abnégation des lauréats qui, en dépit d’un fort recul de la liberté de la presse dans le monde, ont continué à couvrir l’actualité malgré les mesures de répression prises par les gouvernements, les enlèvements, l’exil et la criminalisation croissante de leur travail, défendant ainsi l’importance des reportages indépendants en cette période critique ».
Speech de Ferdinand Ayité
A la tribune lors de la remise des prix, Ferdinand Ayité a témoigné sa reconnaissance au CPJ pour le soutien qu’ils apportent aux journalistes partout dans le monde, y compris dans des endroits qui pourraient paraître lointains, isolés, désespérés et susceptibles d’être facilement oubliés ou négligés.
« Venant du Togo, un pays d’Afrique de l’Ouest où sévit la plus vieille dictature en Afrique, je suis témoin des fruits de l’engagement de CPJ pour une presse libre à travers le monde. Ce travail ne doit nullement s’arrêter », a déclaré M. Ayité devant l’auditoire.
Pour le Directeur de publication de l’Alternative, se retrouver à des tribunes pareilles, lorsqu’on vient d’un pays comme le Togo, est un prestige mais permet de prendre conscience que « ta vie et ta sécurité et celles d’autres confrères de ton pays et des localités similaires sont reconnus et portés au même niveau que celles d’autres journalistes d’ailleurs ».
Il a profité de l’occasion pour envoyer un message de solidarité à tous les journalistes indépendants du Togo qui travaillent dans des conditions assez difficiles.
« Je pense en ce moment aux confrères Loic Lawson et Anani Sossou actuellement en détention. Qu’ils reçoivent mon soutien », a-t-il lâché avec émotion.
L’ambassade des Etats-Unis salue
Au lendemain de cette remise de prix, l’ambassade des Etats-Unis au Togo a salué le prix décerné à Ferdinand Ayité pour « son engagement dans le journalisme d’investigation et sa « couverture sans crainte de la corruption présumée » au Togo ».
Pour cette chancellerie, la célébration de cette reconnaissance internationale ne doit pas empêcher de se rappeler du « prix que payent les journalistes pour leur travail essentiel, difficile et même dangereux pour tenir le public informé ». Et d’ajouter : « l’information étant fondamentale de toute société démocratique et transparente ».