Les choses sont allées très vite vendredi lors de la nouvelle audience dans le procès Madjoulba. Des éléments factuels de la scène du crime mis sous scellés ont été présentés ainsi que les portables des accusés. A l’issue, le procureur a requis 50 ans de réclusion criminelle contre le général Abalo Kadangha notamment. Les avocats et les juges ne se sont pas entendus sur le jour des plaidoiries.
A l’audience de vendredi, le ministère public qui poursuit Yendoukoa Songuine et les 6 autres accusés a présenté des éléments factuels de la scène du crime mis sous scellés et les portables des accusés.
Procès Madjoulba avec de lourdes peines
Sur base de ces éléments, le procureur près du tribunal militaire ne doute pas de la culpabilité des accusés et requiert de très lourdes peines de réclusion criminelle contre la plupart.
En effet, le procureur a requis 50 ans de réclusion criminelle contre le Général de Division Abalo Kadhanga et le caporal-chef Yendoukoa Songunine, chauffeur du feu Colonel Bitala Madjoulba.
Juste après eux, le colonel Ali Kodjo commandant du GAFA centrale au moment des faits risque jusqu’à 40 ans de réclusion criminelle.
Le procureur a requit 30 ans de réclusion criminelle contre les commandants Bouwè et son adjoint Atèkpè. Ces deux officiers commandaient l’Unité de sécurité militaire (l’USM). La même peine est requise contre la soldate Akouna, Sécretaire en permanence lors de l’assassinat du colonel Madjoulba.
La peine la plus petite requise est de 3 ans contre le Lieutenant-Colonel Agbonkou. Ce dernier est l’adjoint de Col Madjoulba au moment des faits. Il risque également de perdre un grade mais pourrait toutefois être réinséré dans les effectifs des Forces armées togolaises.
Ensuite, il y a eu une longue suspension de la séance. Le président du tribunal propose de reprendre les travaux du procès Madjoulba le samedi 4 novembre à 9H. Si les procureurs approuvent cette décision, les avocats de la défense ont exprimé leur opposition.
Tiraillements entre juges et avocats
Au vu de ces lourdes peines requises contre les accusés, les avocats de la défense ont proposé que les plaidoiries démarrent le 6 novembre prochain. Contrairement au 4 novembre retenu par les juges et les procureurs pour la suite du procès Madjoulba.
Mais le président du tribunal a décidé de maintenir la reprise de l’audience sur le samedi 4 novembre 2023 à 9H. Et aux avocats de faire comprendre qu’ils ne sont pas disponibles pour défendre les accusés samedi.
L’audience aura-t-elle lieu le 4 novembre comme prévu ou une décision de dernière minute tiendra compte de la nécessité de garantir le droit à la défense des accusés ?
Les prochaines heures seront déterminantes dans ce tiraillement.