La 3e réunion du sous-comité des chefs d’État-Major de la marine de la CEDEAO s’est achevée lundi à Lomé. Elle a été ouverte dimanche par le ministre togolais en charge de l’économie maritime, Kokou Edem Tengue. La rencontre a permis d’examiner l’état des opérations et la fonctionnalité des centres maritimes de la CEDEAO. La finalité étant l’amélioration des mécanismes de lutte contre les activités maritimes illicites dans la région.
Plus de 80% des marchandises passent par la mer avec une augmentation relevée du tonnage des navires ces dernières années ainsi qu’un accroissement de la puissance des moteurs et le développement des moyens de géolocalisation. Cette révolution, si elle est profitable aux acteurs maritimes, l’est aussi pour les brigands de la mer, les pirates des temps modernes, pour commettre leur forfait.
Les efforts de la CEDEAO
Les Etats ont mobilisé un arsenal autant normatif qu’opérationnel pour imposer la sureté, la sécurité maritime, la pureté des mers. Des dispositions leur permettant de faire face aux menaces de plus en plus récurrentes.
En effet, les pays membres de la CEDEAO ont mis en place en 2014 le cadre général reste la Stratégie Maritime Intégrée de la CEDEAO (SMIC). La déclinaison de cette stratégie a abouti à la création des Centres Multinationaux de Coordination Maritime (MMCC) de la Zone E à Cotonou (Bénin), de la Zone F à Accra (Ghana), de la Zone G à Praia (Cap Vert), ainsi que le Centre Régional de Sécurité Maritime de l’Ouest Afrique (CRESMAO) à Abidjan (Côte d’Ivoire).
Une architecture qui a permis de gagner des batailles dans la lutte contre la criminalité en mer. De 2018 à 2022, les attaques ont baissé considérablement passant de 68 à 15. Au premier trimestre 2023 il n’a été signalé que trois incidents.
Sécurité maritime et prise de conscience
Pour le ministre togolais en charge de l’économie maritime, « les batailles gagnées induisent nécessairement les nouveaux défis à relever ». Edem Tengue a appelé à la prise de conscience du passé, s’ancrer véritablement sur les enjeux et acquis du présent et s’armer pour mieux projeter et s’armer pour l’avenir.
« Je ne peux donc que me réjouir de cette réunion du sous-comité des chefs d’état-major de la marine de la CEDEAO tant elle s’inscrit dans la dynamique de renouveler les bases d’une meilleure coopération entre les États membres dans la perspective de maintenir cette tendance encourageante », a déclaré M. Tengue.
Pour le ministre Tengue, « l’efficacité des mesures dépendra des limites dans lesquelles les Etats membres de la CEDEAO seront capables de s’atteler aux ressources régionales, de s’unir pour renforcer l’efficacité de chaque Etat et de travailler en étroite coopération avec toutes les parties prenantes ».
« Le régional ne suffit pas à lui seul, il faudra également associer le continental et l’international. Tous les partenaires devraient unir leurs forces pour venir à bout de ce fléau qui plombe les efforts des Etats en matière de développement de l’économie maritime », a-t-il précisé.
A l’ouverture de la réunion, le ministre togolais de l’économie maritime a salué la vision du chef de l’Etat togolais, Faure Gnassingbé dans l’adoption de la Charte de Lomé le 15 octobre 2016 par la Session extraordinaire de la Conférence de l’UA. Selon lui, cette Charte dessine la nouvelle architecture africaine de sûreté et sécurité maritimes et les modalités pour développer l’économie bleue du continent.