Le Groupe de travail mis en place le 18 janvier dernier par le Premier Ministre pour réfléchir sur les problèmes auxquels est confronté le secteur de l’éducation au Togo a clôturé ses travaux vendredi à Lomé. Les travaux ont abouti à plusieurs conclusions portant sur la question du Statut particulier de l’enseignant togolais, l’enseignement confessionnel et les autres défis à relever dans le secteur.
Ces dernières années, le système éducatif togolais rencontre d’énormes difficultés. Des mouvements sociaux dont des grèves sont observés chaque année avec des perturbations des cours. Le gouvernement ne compte plus se contenter de solutions éphémères, fragmentaires consistant à traiter les effets et symptômes de la crise au lieu de s’attaquer aux causes profondes et de traiter dans leur globalité les préoccupations et les défis du secteur éducatif.
C’est à cet exercice que le groupe de travail s’est prêté en 13 séances. L’idée est de proposer des approches de solutions globales, viables et durables. Gilbert Bawara, le ministre de la fonction publique, qui avait à ses côtés ses collègues Komi Tchakpelé et Georges Aïdam, a expliqué que le groupe a travaillé avec le sens de l’urgence afin de trouver des solutions pour l’avenir mais aussi en tenant compte de la situation actuelle. « Il faut trouver des solutions rapidement préoccupations, aux problèmes et défis qui existent », a-t-il dit avant d’indiquer que les recommandations formulées par le groupe seront transmises sans délai au Premier Ministre pour être mises en œuvre.
Le statut particulier, l’enseignement confessionnel et les autres défis
Lors des travaux, la question des enseignants auxiliaires a été évoquée. Et le gouvernement indique que les près de 13 mille enseignants auxiliaires ont eu leur acte de nomination dans la fonction publique avec effet à compter du 1er janvier 2017. Quant à la question des cotisations ou des prélèvements, il a été demandé aux enseignants ou aux ayants droits de recourir à des démarches individuelles auprès de la Caisse de retraite, de la CNSS et du ministère de l’économie. De même que la question des affectations et des mutations punitives. Des règles seront fixées et des procédures définies à cet effet pour éviter des pratiques discriminatoires et arbitraires.
Evoquant le Statut particulier, le groupe de travail après avoir réalisé que des efforts ont été faits ces dernières années par le gouvernement, a reconnu que des défis restent encore à relever en ce qui concerne la condition de l’enseignant togolais. Des orientations et principes ont été dégagés et le Groupe de travail a recommandé que le texte soit adopté dans les 6 prochains mois, soit avant la rentrée scolaire 2017-2018.
Les organisations syndicales ont estimé que dans l’intervalle, il faut une mesure de revalorisation de la prime d’incitation à la fonction enseignante et demandent que le gouvernement réagisse dans les deux semaines suivant la transmission des conclusions. Le ministre Bawara a expliqué que face à l’ampleur des défis et des besoins auxquels le secteur éducatif est confronté, il est nécessaire d’évaluer leurs impacts financiers et budgétaires avant de se déterminer.
En ce qui concerne l’enseignement confessionnel, il a été souligné la nécessité de régler la question des 1045 enseignants récemment pris en charge à travers une subvention de l’Etat. Une convention devrait également être élaborée et va régir les relations entre les églises et l’Etat.
Quant aux autres défis, il a été recommandé de doter les écoles d’infrastructures et équipements modernes, de même que la mise en place d’une loi d’orientation de l’éducation et de la formation. Le groupe de travail a préconisé une déconcentration renforcée du cadre de gestion du système éducatif et une meilleure coopération entre l’Etat et les autres acteurs.
Le gouvernement appelle à une trêve
Dans le cadre de la prise en charge des recommandations et pour permettre au gouvernement de prendre des mesures nécessaires, le groupe de travail appelle les enseignants grévistes à observer une trêve.
Face à l’urgence et à la nécessité de ramener le calme et la sérénité dans notre système éducatif et de favoriser le déroulement normal des activités scolaire, le groupe de travail recommande aux autorités gouvernementales de communiquer aux enseignants dans les meilleurs délais, la suite réservée à la demande de revalorisation de la prime de la fonction enseignante. En conséquence, le groupe de travail lance un appel pressant à tous les enseignants et aux organisations syndicales à observer une trêve en attendant la réponse du gouvernement.
L’idée de cette trêve est de ne pas compromettre l’année scolaire et de favoriser une reprise normale des activités pour que l’essentiel des cours soit dispensé afin de permettre aux élèves de bien passer les examens et évaluations de fin d’année.
La question des cours que les enseignants grévistes disent ne plus reprendre a été évoquée. Le ministre Bawara a indiqué que ce problème sera traité sous l’angle de faute professionnelle et de violation des règles pédagogiques, d’éthique et de déontologie.