Rares sont les partis politiques de l’opposition togolaise qui ne se sont pas encore prononcés sur les évènements qui se sont déroulés mardi à Lomé et qui ont conduit à la mort d’une personne parmi les manifestants contre la nouvelle hausse des prix des produits pétroliers. La majorité des formations politiques condamne la répression sanglante, exigent une enquête pour élucider les circonstances de la mort du jeune et invite l’autorité à rapporter sa décision.
L’ANC dénonce une mesure arbitraire qui viole les engagements sociaux du gouvernement. Dans un communiqué signé par Isabelle Ameganvi, la Vice-présidente du parti de Jean-Pierre Fabre condamne l’usage disproportionné de la force pour réprimer les manifestations publiques de revendications sociales. L’ANC demande l’ouverture d’une enquête pour clarifier les circonstances de la mort du manifestant. Par ailleurs, le parti appelle à rapporter la décision d’augmentation des prix.
Le Parti des Démocrates qui s’incline devant la mémoire du jeune tué, dénonce l’usage disproportionné des militaires pour réprimer les manifestations. Le parti de Nicodème Habia invite Faure Gnassingbé à prendre toutes ses responsabilités et demande au gouvernement de rapporter sa décision.
Gerry Taama, le président du NET s’est dit triste après la sortie du gouvernement qui n’a même pas exprimé sa compassion aux familles éplorées et aux blessés. L’ancien officier des forces armées togolaises dénonce également l’usage de la force létale et appelle Faure Gnassingbé à parler à son peuple.
Le Parti des Togolais s’est également exprimé sur la situation qui prévaut actuellement. La formation politique dirigée par Nathaniel Olympio condamne l’usage des balles réelles en réponse aux jets de pierre alors que le gouvernement a récemment dépensé des milliards pour acquérir des matériels conventionnels de gestion des manifestations. Ce parti réclame l’arrestation immédiate des éléments de forces de l’ordre ayant fait usage des balles réelles et que ceux qui ont donné les ordres soient sanctionnés. Le parti des Togolais qui réclame justice dénonce le laxisme des autorités togolais dans la protection des citoyens et appelle les populations à ne pas céder.
Pour sa part, les Forces Démocratiques pour la République (FDR) de Me Dodji Apevon indique sans un communiqué que la nouvelle hausse est juste destinée à acculer le peuple en le réduisant à un paupérisation. Le parti salue le courage d’un peuple déterminé à se faire respecter et condamne la répression sanglante par les forces de sécurité qui ont causé la mort d’un manifestant. Les FDR exigent également une enquête indépendante pour clarifier ce « crime crapuleux ». Le parti invite les autorités à revenir leur décision de hausse des prix.
La CDPA exprime les mêmes positions. Le parti de Brigitte Adjamagbo-Johnson condamne fermement cette répression qui a impliqué des militaires, des corps habillés non formés au maintien de l’ordre. Elle réclame des enquêtes pour élucider les circonstances du décès du jeune manifestant et des blessés afin les auteurs soient soumis à la rigueur de la loi. « La CDPA met en garde le gouvernement de ne pas pousser le peuple à bout et lui demande de revenir sur cette décision impopulaire de hausse des prix des produits pétroliers », indique Mme Adjamagbo-Johnson.
Enfin, la formation politique OBUTS exprime ses condoléances à la famille éplorée, présente sa compassion aux blessés, et leur souhaite un prompt rétablissement. Dans un communiqué, Agbeyomé Kodjo interpelle le gouvernement à prendre en compte les exaspérations des populations dans la conduite des politiques publiques et à traduire factuellement, le vœu exprimé par le Chef de l’Etat de faire ce quinquennat un mandat social, pour le bonheur et la prospérité partagée de l’ensemble du peuple togolais. Le patron de l’OBUTS demande de privilégier le recours à la communication, à la concertation avec les acteurs concernés notamment l’association des consommateurs, les syndicats avant la prise des décisions qui engagent leur responsabilité, et leur vie au quotidien.
« … la formation politique OBUTS, rappelle au Gouvernement que les nombreux défis auxquels le pays est confronté nécessitent le maintien d’un climat de paix et de confiance pour les relever », a indiqué M. Kodjo.