Au Niger, l’armée française est sur le départ. Les autorités françaises ont engagé les procédures pour que leur retrait soit effectif dans les plus brefs délais. Alors qu’il avait préalablement engagé un bras de fer avec les autorités nigériennes, Paris n’en peut plus de la pression de plus en plus grandissante de la part des populations de Niamey.
Jusqu’à il y a quelques jours, la France s’était montrée intransigeante avec les nouvelles autorités nigériennes. Le pays d’Emmanuel Macron a même refusé de rappeler l’ambassadeur de France à Niamey, Sylvain Itte, déclaré persona non grata.
Départ inévitable de l’armée française
Devant la pression devenue presque infernale, la France a décidé d’entrer en pourparlers avec les militaires pour s’accorder sur les conditions de départ d’une bonne partie de l’armée française du Niger.
« Des échanges qui sont en cours devraient permettre très rapidement à ce que les forces françaises stationnées au Niger se retirent », avait déclaré Lamine Zeine, le Premier ministre nigérien.
Ce retrait de l’armée française devrait ainsi répondre à la dénonciation des accords militaires avec Paris par le Conseil national de la sauvegarde de la patrie (CNSP). Depuis lors, les militaires français sont dans une sorte d’illégalité au Niger.
Paris légitime les militaires
Les autorités françaises ont confirmé l’existence des pourparlers et précisent que le retrait concernera « une partie des effectifs des forces françaises au Niger ». La France justifie sa posture par la fin de la suspension de la coopération anti-terroriste entre les deux pays.
En effet, depuis la chute de Mohamed Bazoum le 26 juillet dernier, il n’y a plus d’opérations militaires conjointes entre les deux armées. La montée de la tension diplomatique entre les deux pays en est pour quelque chose.
Même si l’on ne sait pas encore plus sur les modalités, encore moins sur le nombre de soldats concernés par le retrait acté, le départ est quand-même inévitable. Un véritable repli de la France.
Bien que la France continue à nier toute légitimité aux militaires au pouvoir à Niamey, elle continue quand-même de discuter avec eux. Ce pays se montrait pourtant catégorique et exigeait un retour au pouvoir de Mohamed Bazoum, détenu depuis le coup d’Etat.
Paris avait même annoncé soutenir la décision d’une intervention militaire de la CEDEAO au Niger. Ce qui a davantage exacerbé les relations diplomatiques avec les dirigeants du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP).
Accords militaires dénoncés
Le Général Abdourahamane Tiani et ses collègues militaires membres du CNSP ont dénoncé début août les accords de coopération militaires qui liaient le Niger et la France. Ainsi, la date buttoir pour le retrait des troupes françaises a expiré depuis le 2 septembre.
C’est dans ce contexte que des manifestations gigantesques ont commencé le week-end dernier à la devanture de la base aérienne 101 de l’armée nigérienne à Niamey, et qui abrite la Base aérienne projetée (BAP) des forces françaises au Sahel, ex Barkhane. Les manifestants exigent un départ immédiat et sans condition des soldats français au Niger.
Environ 1.500 soldats français sont stationnés au Niger. Ils sont déployés à Niamey, à Ouallam et à Ayorou, dans la région de Tillabéri, zone des trois frontières.