Kampala, la capitale ougandaise a accueilli les 8 et 9 août le 2e sommet du G25 sur le Café africain. Une rencontre organisée par l’Organisation Interafricaine du Café (OIAC). Enselme Gouthon, Secrétaire général du Comité de Coordination pour les Filières Café et Cacao (CCFCC) et président en exercice de l’Agence des Cafés Robusta d’Afrique et de Madagascar (ACRAM) a pris activement part aux travaux.
Les travaux du sommet ont porté sur le thème : « Transformer le secteur du café africain grâce à la création de valeur ajoutée ».
Cette rencontre d’envergure visait à mobiliser le soutien en faveur de l’intégration par l’Union africaine (UA), du café en tant que produit agricole stratégique conformément à l’Agenda 2063 de l’UA. En effet, la mesure permettra à l’Afrique de disposer d’un levier pour relever les défis liés à la création de valeur ajoutée.
Valeur ajoutée au Café africain
Au 2e Sommet du G-25 sur le café africain, les réflexions portent sur comment les pays producteurs africains du café peuvent exploiter les opportunités de valeur ajoutée et augmenter la contribution du continent au commerce mondial du café, dont la valeur estimée est de 466 milliards de dollars.
En effet, il y a une inégalité dans la chaîne de valeur du café. La valeur annuelle mondiale des revenus du café en 2023 s’élève à 495,50 milliards de dollars, tandis que les revenus totaux en Afrique ne représentent que 2,8 milliards de dollars (0,6 %).
Beaucoup d’avantages économiques associés à la valeur ajoutée du café sont perdus pour le fait que 99% du café africain est exporté à l’état brut. Le continent est ainsi privé d’emplois et de revenus importants.
Les décisions du sommet
A l’issue du 2e sommet de Kampala, les 25 pays producteurs africains de café estiment que la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) pourra favoriser un commerce intégré du café entre les pays africains producteurs et consommateurs de café.
Evoquant le changement climatique, les pays concernés soulignent la nécessité urgente d’investir dans la recherche et le développement de variétés résistantes aux conditions climatiques plus difficiles et aux parasites et maladies du café.
Les 25 ont décidé de soutenir la recherche sur la valeur ajoutée du café ; soutenir l’investissement dans la valorisation du café et de ses produits et promouvoir la consommation intérieure de café ; de soutenir la formation professionnelle dans le domaine du café pour les jeunes et les femmes en vue de la création d’emplois. Ils conviennent également d’améliorer l’accès au financement pour les projets de valorisation du café.
Appel à l’Union Africaine
Les 25 pays producteurs de café africain, dont le Togo, demandent l’inclusion du café en tant que produit stratégique dans l’Agenda 2063 de l’Union africaine. Ils invitent l’organisation panafricaine à désigner l’OIAC une agence spécialisée en charge du café. Cela permettra de travailler pour la transformation effective de la chaîne de valeur du café en Afrique.
« Que la stratégie du secteur privé de la ZLECAf qui ancre le développement des chaînes de valeur régionales, donne la priorité à la création de valeur ajoutée au café en tant que principal résultat de la stratégie susmentionnée; et Que la Banque Africaine de Développement et la Banque Africaine d’Import-Export fournissent des ressources financières spécifiques pour stimuler la production de café et améliorer la création de valeur ajoutée du café africain », ont-ils demandé.
Notons que l’Afrique est le berceau de Café Arabica et Robusta et compte le plus grand nombre de pays producteurs du café. Il a une énorme dotation de vastes terres non cultivées, d’immenses ressources en eau inexploitées ainsi qu’une main-d’œuvre disponible. Mais toutes les statistiques démontrent à suffisance que le secteur du café en Afrique est loin d’être performant.