Au Niger, le vice-président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), le Général Salifou Mody a effectué une mini-tournée mercredi au Mali puis au Burkina-Faso. Officiellement, l’officier général et sa délégation sont partis remercier les autorités maliennes et burkinabé pour leur soutien suite aux sanctions décidées par la CEDEAO contre le Niger.
Le général Salifou Mody était à la tête d’une délégation de 5 personnes. Le N°2 du CNSP a été reçu en audience par le Colonel Assimi Goïta, le chef de l’Etat malien.
Il revient que l’émissaire nigérien a délivré un message de remerciement du président du CNSP du Niger, Général Abdourahamane Tchiani au Colonel Assimi Goïta.
« Il s’agissait pour nous d’expliquer au président de la transition, chef de l’Etat, la situation au Niger. C’est une situation calme et tout le monde vaque normalement à ses occupations. Il était aussi question de lui parler des intentions du président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie », a déclaré le Général Mody à sa sortie d’audience.
Lors de l’audience, le chef de l’Etat malien était assisté de trois de ses ministres en charge de l’administration territoriale, de la sécurité et de la défense.
L’ambition du CNSP
Au sujet des relations de coopération entre le Mali et le Niger, le n°2 du CNSP affirme qu’elles se portent très bien, notamment dans le domaine de la sécurité. Pour lui, la question de la sécurité est un sujet d’actualité.
« Nous sommes venus pour réaffirmer notre attachement à la sécurisation de notre environnement. Une sécurisation par nos forces de défense et de sécurité », a clarifié le Général Mody.
L’émissaire nigérien n’a pas manqué de réitérer ses remerciements aux autorités de la transition malienne, pour leur soutien et leur reconnaissance de tous les efforts qui sont faits dans le cadre commun de lutte contre l’insécurité dans le Sahel.
Par ailleurs, le Général Salifou Mody a expliqué que sa mini-tournée s’inscrit dans un contexte régional complexe, nécessitant un niveau important de « consultation politique pour la stabilité et la préservation des intérêts des populations ». Selon lui, les deux parties ont évoqué les voies et moyens pour renforcer la coopération sécuritaire, « au moment où certains pays envisagent d’intervenir militairement » au Niger.
Depuis le 26 juillet dernier, les militaires du CNSP conduits par le Général Abdourahame Tchiani ont déposé Mohamed Bazoum. Ce dernier est accusé d’avoir failli à sa mission au vu de la situation sécuritaire qui se détériore au jour le jour, sans oublier la mauvaise gouvernance économique.
Le Niger au centre des attentions
La CEDEAO et l’UEMOA notamment ont condamné ce qu’elles désignent par « une tentative de coup d’Etat » et ont tenu deux sommets extraordinaires le 30 juillet dernier à Abudja. A l’issue de ces réunions, plusieurs sanctions ont été prises contre les militaires au pouvoir à Niamey.
Suite aux sanctions prises le 30 juillet dernier par la CEDEAO et l’UEMOA contre le Niger, le Mali, le Burkina-Faso et la Guinée ont condamné des sanctions illégales.
Les deux pays visités par le Général Mody ont annoncé que toute intervention militaire de la CEDEAO au Niger sera considérée comme une déclaration de guerre à eux. La Guinée quant à elle a indiqué cette intervention entraînera la dislocation de la CEDEAO. Le Burkina et le Mali ont également annoncé leur retrait.