Nathalie Bitho a pris part les 5 et 6 juillet derniers à Dakar la première édition de la Conférence régionale des recteurs de l’Afrique de l’Ouest. L’évènement était organisé par l’Agence universitaire de la francophonie (AUF). Plus de 100 recteurs et présidents d’universités de plus de 10 pays d’Afrique de l’Ouest ont participé aux travaux. La présidente de la Délégation spéciale consulaire de la Chambre de commerce et d’industrie du Togo (CCIT-Togo) a saisi l’occasion pour parler de la corrélation entre le développement économique et la recherche.
La conférence régionale a permis aux acteurs du monde universitaire de réfléchir sur les mécanismes à mettre en place pour développer les universités, et les amener à une meilleure implication dans le développement des pays.
Mise en réseau des Universités
Les participants ont également réfléchi à la mise en réseau des universités membres de l’AUF pour des partages d’expérience dans divers domaines. Pour eux, les établissements d’enseignement supérieur doivent travailler en synergie pour assurer des formations de qualité en adéquation avec le marché de l’emploi.
Pour commencer, il est urgent pour les universités d’harmoniser les stratégies et développer des projets communs, innovants et ambitieux qui contribuent efficacement au développement des pays.
La Chambre de commerce et dindustrie du Togo (CCI-Togo) participait à la Conférence au titre du secteur privé dans le cadre du projet VaRRIWA (Valorising Research Results and Innovation in West Africa). Ce projet ambitionne de renforcer les liens entre le monde universitaire, les secteurs public et privé pour faciliter l’accès, la diffusion, l’exploitation et l’utilisation des résultats de la recherche et de l’innovation.
La présidente de la CCI-Togo abordait la problématique du financement de la valorisation des résultats de la recherche et de l’innovation et la nécessité de développer des partenariats public-privé. En effet, un projet similaire est promu au Togo par la CCI-Togo. Nathalie Bitho est revenue d’abord sur les initiatives prises pour parvenir à un fonds de soutien à la recherche.
Au Togo comme dans la sous-région ouest africaine, la recherche n’est pas viable, selon Mme Bitho. Pour se justifier, elle rappelle que le PIB consacré à la recherche fait 0,22% au Togo par exemple. Alors que la norme est 1% au niveau africain et 1,7% au niveau mondial.
La présidente de la CCI-Togo déplore l’absence d’une structure d’encadrement de la recherche. Actuellement, les choses se font dans les laboratoires des universités, écoles et instituts dans la mesure du possible. Un contexte qui amène souvent les étudiants à se décourager et la plupart se contente de soutenir leur thèse.
« La recherche que font ces étudiants devrait aller plus loin. On devrait faire en sorte que les sujets qu’ils creusent débouchent sur un produit marchand. Il n’y a donc pas de véritable structuration dans le sens d’aller vers des produits marchands », a-t-elle peint.
La solution de Nathalie Bitho
Nathalie Bitho a donc initié une démarche en direction du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche ainsi que du ministère des enseignements primaire, et secondaire, et le ministère de la l’artisanat. L’objectif visé est la mise en place d’un partenariat qui devrait amener la chambre consulaire à travailler avec les acteurs cibles.
Ainsi dans le cadre du projet VaRRIWA, elle estime qu’il faut structurer les chercheurs, les arrimer avec l’entreprise privée. La présidente de la CCI-Togo pense qu’il faut que le chercheur, avant même de démarrer sa recherche, soit en communion avec une entreprise qui est censée utiliser le produit de sa recherche.
« Toute recherche doit être vendue. Il faut vendre la recherche comme un produit, comme la femme qui braise le maïs au bord de la route pour le vendre », a-t-elle martelé.
Mme Bitho pense qu’il y a lieu de transformer les résultats des recherches pertinentes en produits marchands. Ainsi, il faut d’abord motiver le chercheur en finançant son travail de recherche, le sécuriser dans le cadre de la propriété intellectuel, enfin inciter les entreprises à utiliser les résultats.
Elle assure que la CCI-Togo a créé une unité d’implémentation des travaux de recherche.
« Il n’est pas très compliqué de trouver des financements pour le secteur de la recherche car tout le monde connait la vérité. Tout le monde sait que le développement économique est tiré par la recherche », a affirmé Mme Bitho.