La section togolaise de l’Union internationale de la Presse Francophone (UPF-Togo) a sorti le grand jeu vendredi pour marquer l’édition 2023 de la journée internationale de la liberté de presse. Elle a organisé un « Brunch de la Presse » qui a permis de débattre de certaines thématiques vitales pour l’éclosion des entreprises de presse au Togo. Il était question de l’adhésion des médias à la Chambre du commerce et d’industrie et aussi de la fiscalité.
Une grande mobilisation
L’évènement a enregistré la participation de Prof Akodah Ayewouadan, le ministre togolais de la communication et des médias, porte-parole du gouvernement, de Jonas Daou, le président de l’Association des grandes entreprises du Togo (AGET), de Nathalie Bitho, la présidente de la Chambre du commerce et d’industrie du Togo (CCI-Togo), de Thierry Awesso, le Vice-président du Conseil national du patronat (CNP-Togo) et d’une délégation de l’Office togolais des recettes (OTR).
Des responsables d’organisations professionnelles de la presse togolaise étaient également présents. On peut citer Fabrice Petchezi, le président de l’Observatoire togolais des médias (OTM), Isidore Akollor, le président du Patronat de la presse togolaise (PPT). La Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC) était représentée par Mathias Ayena.
Le brunch de la presse a été placé sous le thème : « Médias au Togo en 2023 : Nécessité d’adhésion à la CCI-Togo. Rôle de la fiscalité dans le développement du pays ».
L’initiative a permis aux patrons des entreprises de presse, de discuter avec des responsables des organisations représentant le secteur privé togolais notamment sur les voies et moyens pour parvenir à une presse togolaise forte.
« On a une seule envie, voir la presse togolaise davantage grandie, voir les entreprises de presse devenir de plus en plus professionnelles mais qu’elles aient aussi les moyens de leurs ambitions, de se structurer davantage et de devenir de très grandes entreprises. On nous a toujours considérés comme des moins que rien, le mot n’est pas trop fort. Mais on veut dire que nous sommes petits aujourd’hui mais nous envisageons de devenir grands demain », a indiqué Loïc Lawson, le président de l’UPF-Togo.
Les entreprises de presse doivent s’affirmer
M. Lawson nourrit l’ambition de voir dans les mois et années à venir, une presse togolaise mieux structurée malgré toutes les conjonctures économiques, et des entreprises de presse qui intègrent la Chambre de commerce et d’industrie du Togo (CCI-Togo).
Au sujet de la CCI-Togo, Nathalie Bitho, présidente de la délégation spéciale consulaire de cet établissement public invite les entreprises de presse à se formaliser. En effet, beaucoup d’entreprises au Togo évoluent dans le secteur informel. Sur plus de 126.000 entreprises au Togo, seulement 25.000 se sont formalisées et sont membres de la CCI-Togo.
L’Office togolaise des recettes (OTR) pense que les médias togolais peuvent jouer un grand rôle pour une culture fiscale forte. Le représentant de l’office a également expliqué qu’une grande mobilisation de la presse peut pousser l’autorité à prendre des mesures d’accompagnement en matière de taxation.
Occasion pour Isidore Akollor, président du Patronat de la presse togolaise (PPT) d’inviter l’OTR à définir un régime fiscal particulier ou souple pour les entreprises de presse.
« Nous ne sommes pas des entreprises comme les autres. Notre marchandise, c’est l’information qui ne se vend pas dans un pays en voie de développement comme les articles et denrées », a soutenu ce patron des patrons.
Pour sa part, Thierry Awesso a exhorté les entreprises de presse s’organiser pour adhérer au CNP. Cette organisation participe au dialogue social aux côtés des membres du gouvernement et des centrales syndicales pour parler des enjeux importants.
« L’arrivée de la presse au sein du CNP serait un plus considérable », s’est-il convaincu.
Une initiative originale de l’UPF-Togo
De l’autre, Jonas Daou, le président de l’AGET a encouragé les entreprises de presse à continuer de travail et de faire face aux difficultés afin d’évoluer pour atteindre la dimension de grandes entreprises.
Prenant la parole en fin de la rencontre, le ministre en charge de la communication et des médias a souligné d’abord l’originalité du Brunch de la Presse qui permet de diversifier les modes de rencontre et d’échange. Pour Prof Ayewouadan, cela témoigne du dynamisme du secteur des médias dans un pays et d’une approche nouvelle qui permet d’avancer.
« Notre plus grand challenge aujourd’hui dans le secteur des médias, c’est la viabilité des entreprises de presse. De cette viabilité découlera la postérité du secteur… Adhérer à la CCI-Togo, est une vraie opportunité pour les médias», a déclaré le porte-parole du gouvernement.
Pour le ministre, les médias comme entreprises, doivent côtoyer les autres entreprises pour pouvoir apprendre de celles-ci mais également tirer le maximum d’éléments