El Hadj Sani Karimou a invité vendredi la communauté musulmane au Togo à rompre la chaîne de recrutement des terroristes. C’était à l’occasion de la grande prière de Ramadan dite sur le terrain du Lycée de Tokoin. Pour le vice-président de l’Union musulmane du Togo (UMT), les fidèles d’Allah doivent travailler pour polir l’image de leur foi qui est ternie.
Les musulmans du Togo ont célébré vendredi sur toute l’étendue du territoire national la fête du Ramadan ou l’Aïd el-Fitr.
A Lomé, la grande prière s’est déroulée sur le terrain du lycée de Tokoin. Elle a mobilisé un monde fou au rang duquel se trouvaient le ministre de la sécurité et de la protection civile, le Général Damehame Yark et le ministre de la santé et de la protection sociale, Prof Moustafa Mijiyawa.
En chœur, ils ont rendu grâce à Allah pour les 30 jours de jeûne et prié pour la stabilité, la paix et surtout la fin des attaques terroristes au Togo.
Combat contre le terrorisme
A cette occasion, l’imam El Hadj Sani Karimou a indiqué que les musulmans ont un grand rôle à jouer dans le combat contre le terrorisme et l’extrémisme au Togo et un peu partout ailleurs dans la sous-région.
« Le recrutement des terroristes au sein des communautés musulmanes doit être combattu par tous les moyens, et ce par une véritable collaboration entre les autorités, les responsables religieux et les acteurs de la société civile », a ordonné le vice-président de l’UMT au cours de son sermon.
Il ajoute que l’UMT a besoin de mettre en place un dispositif pour détecter le plus tôt possible ces germes et empêcher les recrues d’emprunter le chemin qui les conduit à la déperdition.
Recrutement de jeunes musulmans
Longtemps épargné des attaques terroristes, le Togo est devenu depuis novembre 2021 la cible de plusieurs terroristes qui écument la région des savanes. A moins de 2 ans, cette partie septentrionale du pays a enregistré plus d’une dizaine d’attaques terroristes.
Les auteurs de ces attaques sont généralement des jeunes du milieu. Souvent d’obédience musulmane, ils sont recrutés sur la base de leur attachement sans faille au Djihad, selon un rapport publié en 2021 par Konrad Adenauer Stiftung.
El Hadj Sani Karimou en est conscient. Selon lui, cette pratique salit l’image de la foi musulmane et défavorise ceux qui la confessent. Pour lui, il faut œuvrer pour rompre la chaîne.
« Nous devons faire partie de la solution, malgré un contexte qui est en notre défaveur. Il faut restaurer l’image ternie de notre foi », a-t-il chuté.