La 33e session ordinaire du Conseil des ministres de la Conférence interafricaine de la prévoyance sociale (CIPRES) s’est ouverte jeudi à Lomé. Les travaux portent sur l’extension de la protection sociale à toutes les couches. Ils permettront au ministre togolais de la fonction publique et ses homologues d’examiner le chemin parcouru par la conférence et fixer son cap pour l’exercice 2023.
A Lomé, les ministres des pays membres de la CIPRES vont examiner des dossiers déterminants dont les projets du plan d’actions et du budget de l’exercice 2023, le rapport annuel 2021.
Les projets des lignes directrices sur la couverture sociale des travailleurs de l’économie informelle amendés par le comité d’experts extraordinaire et le groupe de travail de haut niveau sont également sur la table des ministres. En plus, le projet des normes de placement des fonds de réserve des organismes de prévoyance sociale validé par le comité d’experts extraordinaire sera également analysé.
Selon Adidjatou Mathys, ministre du travail et de la fonction publique du Bénin, les Etats sont confrontés à de nombreux défis dont l’extension de la protection sociale au secteur de l’économie informelle et l’instauration de la branche maladie. La présidente sortante du Conseil des ministres de la CIPRES évoque aussi l’outil d’aide à la décision que sont les données statistiques, financières et comptables.
« Plusieurs organisme de prévoyance sociale ont encore du mal à transmettre dans les délais impartis l’ensemble des documents exigés. Une situation qui fait qu’il est difficile d’avoir un aperçu global de la situation desdits organisme et de l’évolution de la prévoyance sociale dans les Etats membres et de mieux orienter les politiques », a-t-elle relevé à l’ouverture des travaux.
Protection sociale dans la zone CIPRES
Le taux de couverture des salariés, des fonctionnaires, ou des personnes ayant des rémunérations mensuelles est environ à 10% dans tous les Etats membres.
Pour le ministre togolais de la fonction publique, du travail et du dialogue social la question de la sécurité sociale est essentielle pour la préservation de la paix ; de la cohésion et de la stabilité sociales durables et pour le développement du capital humain, la productivité et une prospérité partagée.
« Un important défis attend encore la CIPRES. L’une de ses priorités futures sera de réfléchir pour trouver des solutions innovantes et audacieuses à l’élargissement du champ de la prévoyance sociale aux populations non encore couvertes et qui relèvent des secteurs non structurés en particulier les travailleurs du monde agricole et de l’économie informelle », a déclaré Gilbert Bawara.
M. Bawara note que son pays vient de faire le pas en mettant en place une assurance maladie universelle étendue à l’ensemble de la population togolaise. Une démarche qui s’inscrit dans la mise en œuvre de la Feuille de route gouvernementale, 2020-2025
Le pays est en train de scruter les expériences et pratiques probantes des autres Etats pour tirer d’utiles enseignements dans le processus d’opérationnalisation effective de la loi y relative.
« Je reste convaincu que c’est à ce niveau-là que résident les enjeux de la sécurité sociale pour l’écrasante majorité de nos populations. Une sécurité sociale qui permettra d’infléchir le niveau des disparités et autres déséquilibres observées dans les sociétés. Ce faisant, nous aurons cultivé la paix ; la paix pour le développement économique et social, le développement économique et social pour la paix », a-t-il ajouté.
A l’issue de la session du Conseil des ministres, le ministre togolais de la fonction publique va prendre la présidence.
La CIPRES a été créée en 1993 à Abidjan. En effet, la Conférence est appelée à contrôler la gestion des organismes de protection sociale en vue de rationnaliser leur fonctionnement pour garantir les intérêts des assurés d’un part. D’autre part, elle est tenue d’œuvrer pour l’harmonisation des législations sociales dans les pays membres.