Déposé par ses « frères d’armes », le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba se trouve actuellement au Togo. L’ancien président du Burkina-Faso réside depuis dimanche sur la Terre de nos aïeux. Lundi, le gouvernement togolais a expliqué le choix d’accorder l’asile à celui qui avait écarté Roch Christian Kabore par un coup d’Etat en janvier dernier.
L’information a été confirmée par le ministre de la communication et des médias à l’AFP. Prof Akodah Ayewouadan a déclaré que le Lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba se réfugie bel et bien au Togo.
Pour le porte-parole du gouvernement, le président déchu se trouve au Togo dans l’esprit de l’engagement du pays à la paix dans la sous-région.
Il assure par la suite que la CEDEAO en général et le Togo en particulier se sont réjouis que le Col Damiba ait pu accepter quitter le pouvoir pour éviter au Burkina un bain de sang.
« Le Togo, comme la Cédéao, salue le fait que l’esprit de paix l’ait emporté. L’accueil de M. Damiba fait partie de cet esprit », a ajouté Prof Ayewouadan.
Les 7 conditions de Lt-Col Damiba
Arrivé au pouvoir également par coup d’Etat en janvier dernier, Paul Damiba a été renversé à son tour par le jeune capitaine Ibrahim Traoré, 34 ans, qui avait annoncé sa destitution vendredi soir.
Après avoir dans un premier temps refusé sa destitution, M. Damiba a finalement accepté de démissionner dimanche, à la suite d’une médiation menée entre les deux rivaux par des chefs religieux et communautaires.
Il a proposé lui-même sa démission afin d’éviter des affrontements aux conséquences humaines et matérielles graves mais en posant des conditions.
Ces conditions font état de la poursuite des activités opérationnelles sur le terrain, la garantie de la sécurité et de la non-poursuite des forces de l’ordre et de sécurité engagées à ses côtés, la poursuite du renforcement de la cohésion au sein des forces de l’ordre et de sécurité, la poursuite de la réconciliation nationale.
M. Damiba a aussi conditionné son départ par la prise de l’engagement du capitaine Traoré à respecter des engagements pris avec la CEDEAO, la poursuite de la réforme de l’Etat, la garantie de sa sécurité et de ses droits, ainsi que ceux de ses collaborateurs.