Au Burkina-Faso, les multiples négociations engagées tant en interne et en externe n’ont finalement pas pu sauver Paul-Henri Sandaogo Damiba, au pouvoir depuis le coup d’Etat du 23 janvier 2022. Après une journée marquée par des tirs à Ouagadougou, il est finalement écarté du pouvoir par un groupe de militaires. Le gouvernement est dissout, la constitution est suspendu et les frontières sont fermées jusqu’à nouvel ordre.
C’est sur le plateau de la Radiodiffusion-Télévision du Burkina Faso que l’annonce a été faite par une quinzaine de soldats vêtus de treillis et certains encagoulés.
Dans un communiqué lu par le capitaine Farouk Azaria Sorgho, le groupe des militaires annonce que Paul-Henri Sandaogo Damiba est mis à l’écart.
« Les choix hasardeux du lieutenant-colonel Damiba ont progressivement affaibli notre système sécuritaire. Les lourdeurs administratives qui caractérisaient le régime déchu se sont aggravées sous la transition, compromettant aussi les opérations à caractère stratégique », a déclaré le capitaine Traoré.
Ibrahim Traoré à la tête du Burkina-Faso
L’officier annonce la dissolution du gouvernement et la suspension de la Constitution, ainsi que la fermeture des frontières du pays jusqu’à nouvel ordre. De même, un couvre-feu est instauré de 21 heures à 5 heures.
Le communiqué ajoute également que le nouvel homme fort du pays, désigné président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), est désormais le capitaine Ibrahim Traoré.
Le 23 janvier 2022, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba avait pris le pouvoir en déposant Roch Marc Christian Kaboré. Il avait promis de faire de la sécurité sa priorité en luttant efficacement contre les attaques terroristes. Il n’a rien réussi ; les attaques s’étant multipliées dernièrement dans le Nord du pays.