La tension monte de nouveau entre le Mali et la Côte d’ivoire suite aux déclarations faites mercredi par les autorités ivoiriennes à l’issue du Conseil national de sécurité (CNS) présidé par le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara. Abidjan accuse Bamako de garder illégalement et de transformer ses militaires arrêtés le 10 juillet dernier en otages, sollicitant un sommet de la CEDEAO. La réponse de Bamako n’a pas tardé.
A l’issue d’une nouvelle réunion du Conseil national de sécurité, la Côte d’ivoire a demandé la « libération immédiate » des 46 soldats encore en détention à Bamako. Dans le communiqué du Conseil National de Sécurité du 14 Septembre 2022, le gouvernement ivoirien insiste sur son innocence et celle des 49 militaires arrêtés.
Les autorités ivoiriennes accusent leurs homologues maliennes de faire des militaires des otages et appelle à la tenue d’une réunion de la CEDEAO dès que possible.
La sortie d’Abidjan n’a pas laissé indifférent Bamako. Le gouvernement malien fait part de sa « profonde stupéfaction » et constate que le gouvernement ivoirien vient de se dédire en l’espace de 11 jours. Le Mali rappelle que la Côte d’ivoire « a reconnu sa responsabilité dans sa déclaration officielle lue par le Ministre Directeur de Cabinet du Président de la République de Côte d’Ivoire, Monsieur Fidèle SARASSORO, le 03 septembre 2022 à Lomé ».
« La Côte d’Ivoire déplore que des manquements et des incompréhensions aient été à l’origine de cet évènement fortement regrettable. La Côte d’Ivoire, soucieuse de maintenir des relations de bon voisinage avec le Mali, s’engage à respecter les procédures des Nations Unies, ainsi que les nouvelles règles et dispositions maliennes édictées relatives au déploiement des forces militaires au Mali », avait déclaré l’officiel ivoirien à l’époque.
Bamako affirme au sujet des militaires arrêtés qu’aucune base légale ne saurait, à présent, justifier, ni leur présence, encore moins leur mission au Mali. Il précise que le « revirement grave » de la part d’autorités étatiques ivoiriennes ne vise qu’à manipuler et à entraver la manifestation de la vérité.
« Animé d’une volonté d’adversité, le Gouvernement ivoirien accuse le Mali d’avoir pris en otages les Militaires ivoiriens, en faisant fi des conditions obscures et des manquements ayant entraîné l’inculpation par la justice malienne des 49 mercenaires ivoiriens », affirme les autorités maliennes.
Le Mali à la CEDEAO
Sur la demande faite à la partie ivoirienne concernant des maliens sous le coup de mandats d’arrêts internationaux, Bamako estime que cela relevait de la compétence du chef de l’Etat malien, président du Conseil supérieur de la magistrature.
Concernant la saisine de la CEDEAO, le Mali accuse la Côte d’ivoire de transformer un dossier judiciaire en une crise diplomatique et dit ne pas être concerné par cette procédure.
« Aussi, il indique à la CEDEAO que l’affaire des 49 mercenaires ivoiriens est purement judiciaire et bilatérale, il met en garde contre toute instrumentalisation de la CEDEAO par les autorités ivoiriennes pour se soustraire de leur responsabilité, vis-à-vis du Mali », réagissent les autorités maliennes.
Pour finir, Bamako précise qu’il ne cédera à aucun chantage ou intimidation.