Le Conseil des Cadres Chrétiens Evangéliques Engagés (COCACEE) se prononce sur les dernières sorties du ministre de l’administration territoriale et du Directeur des cultes. Payadowa Boukpessi intimait l’ordre aux préfets et maires d’interdire l’implantation anarchique des lieux de cultes alors que Bédiani Belei avertit les églises quant à la question des nuisances sonores. L’organisation partage la préoccupation sur les nuisances sonores mais accuse le ministre Boukpessi de violer la constitution.
Le 09 juin 2022, le Directeur des cultes a adressé une lettre aux responsables ecclésiastiques pour leur annoncer qu’il fermerait les églises qui se rendraient coupables des faits de nuisances sonores. Le lendemain, c’est le ministre d’Etat, ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et du Développement du Territoire datant du 10 juin 2022, adressée aux Préfets et aux maires.
Pour le COCACEE, le problème de nuisances sonores est réel. L’organisation dit partager les préoccupations de la Direction des cultes et exhorte les responsables et leaders religieux à collaborer avec diligence à cet effet.
« Conscient que les nuisances sonores ne viennent pas que des lieux de culte, le conseil souhaite remarquer la même détermination des autorités compétentes sur la même question en ce qui concerne les débits de boisson et autres », a indiqué Pr. Guido Aziadekey, Président de COCACEE, également Maitre de conférences à UL.
COCACEE est ensuite revenu sur la correspondance de Payadowa Boukpessi à l’endroit des préfets et des maires. Dans le document, le ministre demandait d’interdire les nouvelles implantations anarchiques de lieux de cultes sur toute l’étendue du territoire national.
Une instruction qui préoccupe cette organisation religieuse. Elle trouve « inacceptable l’interdiction faite à toutes nouvelles implantations de lieux de cultes au Togo ».
« Car cette décision souffre d’une base juridique. La liberté religieuse, la libre organisation et exercice des activités religieuses est un droit fondamental consacré par la constitution du Togo en son article 25, alinéas 3 et 4 et en ce sens, aucune note administrative ne peut la remettre en cause. L’encadrement de cette liberté ne peut pas être synonyme d’une interdiction », fait remarquer COCACEE.
Inconcevable selon COCACEE
Dans la suite, Pr. Guido Aziadekey et les cadres chrétiens rappellent au ministre que « pour la foi chrétienne, l’implémentation de nouvelles églises (assemblée des croyants) est le fruit de campagnes d’évangélisations ou d’extension d’une église mère ». Il est donc inconcevable de limiter, selon COCACEE, l’Eglise dans ses activités missionnaires.
« Faut-il rappeler que le premier rôle de l’Eglise au Togo est de faire des disciples partout et même dans les hameaux les plus reculés, selon la grande commission ? Allez partout le monde, et prêcher la bonne nouvelle du royaume à toute la création. Marc 16:15 », écrit l’organisation.
Pour finir, COCACEE considère que la correspondance de Payadowa Boukpessi est une atteinte grave à la liberté religieuse au Togo, en ce sens qu’elle limite la libre expression de la foi consacrée par la constitution togolaise.
Pr Aziadekey précise que « l’Eglise ne peut pas désobéir à l’ordre divin et suivre une injonction humaine sur sa mission première ».