Les autorités maliennes ont annoncé dimanche le retrait du pays du G5 Sahel et de sa force anti-djihadiste. Le pays proteste ainsi contre le refus de lui passer la présidence tournante de l’organisation qu’elle accuse d’être « instrumentalisée par l’extérieur ».
« Le gouvernement du Mali décide de se retirer de tous les organes et instances du G5 Sahel, y compris la Force conjointe » anti-djihadiste », a indiqué le gouvernement de transition dans un communiqué.
Dans la note lue par le colonel Abdoulaye Maiga, ministre malien de l’Administration territoriale les autorités maliennes précisent toutefois que les relations bilatérales avec les pays du G5 Sahel « restent maintenues ».
Bamako ne supporte pas que la conférence des chefs d’États de l’organisation, prévue en février 2022, ne soit toujours pas organisée. Alors que cette rencontre devait « consacrer le début de la présidence malienne du G5 ».
Près d’un trimestre après le terme indiqué, la conférence « ne s’est toujours pas tenue », regrette le gouvernement malien. Ce dernier rejette « fermement » l’argument d’un État membre du G5 Sahel qui avance la situation politique interne nationale pour s’opposer à l’exercice par le Mali de la présidence du G5 Sahel.
« L’opposition de certains États du G5 Sahel à la présidence du Mali est liée aux manœuvres d’un État extrarégional visant désespérément à isoler le Mali », dénonce Bamako.
G5 Sahel instrumentalisée ?
Si le gouvernement malien ne cite pas clairement ces deux pays, il accuse l’organisation de perte d’autonomie et d’être victime d’une instrumentalisation et d’un dysfonctionnement grave de ses organes.
Le G5 Sahel avait été créée en 2014, puis élargie en 2017 avec sa force militaire. Elle est composée d’environ 5000 militaires et comprend le Mali, la Mauritanie, le Tchad, le Niger et le Burkina Faso.
Ce retrait de l’organisation sahélienne survient alors que début mai, le gouvernement de transition a annoncé la fin du traité de coopération de 2014 avec la France. Le pays a également mis fin aux accords de 2013 et 2020 fixant le cadre juridique de la présence de la force anti-djihadiste Barkhane et du regroupement de forces spéciales européennes Takuba, initié par la France.