La journée de la liberté de presse est observée ce 03 mai dans le monde entier. Le Ministre de la Communication et des Médias, Prof. Akodah Ayewouadan a saisi l’occasion pour donner son avis sur les avancées enregistrées en matière de liberté de la presse au Togo. Notamment la sécurité des journalistes, l’accès à l’information et la vie privée. Pendant ce temps, le pays perd 26 places au classement mondial établi par Reporters sans frontières (RSF).
La journée de la liberté de la presse cette année est placée sous le thème « le journalisme sous l’emprise du numérique ».
« Cette journée est l’occasion pour nous d’évoquer l’impact de l’ère numérique sur la liberté d’expression, la sécurité des journalistes, l’accès à l’information et la vie privée. Elle nous permet de réaliser, au-delà des difficultés induites par le Covid-19, que la liberté de la presse n’est pas un donné, mais un construit », a exprimé Prof Ayewouadan.
Par ailleurs, il a salué les organisations de presse pour leur détermination à assurer un avenir ‘’radieux’’ à la corporation à travers l’amélioration des conditions de vie et de travail des journalistes.
« Ensemble avec les organisations professionnelles de la presse, nous avons développé des capacités d’écoute et de dialogue qui nous ont permis d’avancer. Je voudrais à cette occasion, saluer l’achèvement des négociations autour de la convention collective sectorielle dont la signature et la mise en œuvre permettront aux journalistes de vivre convenablement de leur métier. Sans occulter nos échecs, nous noterons nos réussites », a déclaré le ministre de la communication et des médias.
Liberté de presse et classement mondial
A l’occasion de cette journée, Reporter sans frontière (RSF) a rendu public son classement mondial de la liberté de la presse. Le rapport évalue les conditions d’exercice du journalisme dans 180 pays et territoires du monde entier.
Pour cette édition, le Togo occupe le 100e rang avec 57,17 points alors qu’il était à la 74e place en 2021 avec 70,41 points. Le pays perd ainsi 26 places en l’espace de 12 mois.
« Malgré un paysage médiatique pléthorique, les médias d’État peinent encore à fournir une information de service public au Togo. La situation de la liberté de la presse reste dépendante du contexte politique », indique RSF au sujet du pays.
L’organisation précise que la sécurité des journalistes reste un problème préoccupant au Togo, particulièrement pour les journalistes d’investigation dénonçant la corruption ou des affaires d’État.
« Ils peuvent faire l’objet de représailles directes et importantes, comme est venu le rappeler la détention, pendant plusieurs semaines, de deux directeurs de publication en 2021. Les journalistes reçoivent régulièrement des pressions ou des avantages pour adopter une position qui s’aligne sur l’agenda du régime », appuie l’organisation.
Le classement évolue avec la mise en place de cinq indicateurs censés refléter la liberté de la presse dans sa complexité, contexte politique, cadre légal, contexte économique, contexte socioculturel et sécurité.
Pour rappel, la Journée mondiale de la liberté de la presse a été instituée par l’Assemblée générale des Nations Unies en décembre 1993. L’objectif est de défendre la liberté de la presse, d’évaluer l’état de la liberté de la presse dans le monde, de sensibiliser et de stimuler des débats parmi les professionnels des médias.