En République de Guinée, le retour de civils au pouvoir n’est pas pour si tôt. La junte au pouvoir depuis le 5 septembre 2021 a dévoilé lundi le chronogramme de la transition. Mais elle n’a pas précisé la date de la fin de la transition qui comprend plusieurs étapes.
Pour un retour à l’ordre constitutionnel, le Colonel Mamadi Doumbouya prévoit un recensement général de la population avant la tenue des élections.
C’est le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation, Mory Condé qui a donné les dix étapes pour aboutir à un retour des civils au pouvoir.
Intervenant à l’ouverture du cadre de concertation inclusif, M. Condé n’a toutefois pas donné de calendrier ni fixé d’échéance.
Selon Mory Condé, la remise du pouvoir aux civils doit être précédée du recensement général de la population, du recensement administratif à vocation d’état civil, de l’établissement du fichier électoral, de l’élaboration de la nouvelle Constitution, de l’organisation du scrutin référendaire, de l’élaboration des textes de lois organiques, avant l’organisation des élections locales puis législatives, la mise en place des institutions nationales issues de la nouvelle Constitution.
Retour de civils pour plus tard
L’organisation d’une élection présidentielle ne devrait intervenir qu’après toutes ces étapes.
Dans un courrier adressé aux coalitions de différents partis politiques du pays, le ministre de l’Administration a demandé de lui soumettre leur « proposition de chronogramme » au plus tard le 20 avril.
Cette sortie intervient alors que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a demandé à Conakry de présenter au plus tard le 25 avril un chronogramme acceptable pour la transition.
L’organisation sous-régionale a sommé la junte militaire au pouvoir d’organiser des élections dans un délai de six mois. Pas sûr que les deux parties s’entendent sur ce long parcours pour un retour des civils au pouvoir.
Col Mamadi Doumbouya a encore un long moment à passer à la Présidence guinéenne.