Après l’exclusion de la fonction enseignante de 146 de ses membres, le Syndicat des enseignants du Togo (SET) fait face à des arrestations policières. Samedi, au moins 3 membres de cette organisation ont été arrêtés et déposés au Service central de recherches et d’investigations criminelles (SCRIC) de la gendarmerie nationale.
L’alerte a été donnée par le secrétaire général du SET. Felipe Lanibre Mawouegna a déploré l’arrestation de Bayamina, Kossi Kossikan et Joseph Toyou respectivement secrétaire régional maritime, secrétaire général adjoint et secrétaire régional Savanes du SET.
ls ont été appréhendés dans la maison de l’informaticien en charge de la confection des cartes des membres du Syndicat.
« Les collègues de l’intérieur étaient à Lomé pour leur carte de membre. Mais débordé, notre collègue informaticien n’arrivait pas à répondre vite à l’attente des demandeurs. Nous lui avions dit de trouver un autre informaticien pour le seconder ; et c’est quand les camarades étaient partis retirer leur carte que les forces de l’ordre et de sécurité sont venus les arrêter », détaille M. Mawouegna.
Le Secrétaire général du SET informe que l’informaticien a été aussi arrêté pour avoir établi de fausses cartes d’identité au Nigéria, selon la police.
Le SET et les arrestations policières
Les 3 syndicalistes et l’informaticien ont passé leur première nuit samedi au SCRIC sans avoir parlé à leurs avocats.
« Dès leur arrestation, nous avons confié le dossier à Me Célestin Agbogan. Mais malheureusement, il n’a pas pu s’entretenir avec les camardes membres », a dénoncé Felipe Lanibre Mawouegna.
L’avocat affirme s’être rendu au SCRIC et avoir décliné son identité aux agents qui lui ont dit d’attendre. Après plus de 1heure 30 minutes d’attente, il a dû repartir par lui-même.
Ce n’est pas la première fois que le syndicat fait face à cette situation.
Déjà en janvier 2021, le syndicat a enregistré une vague d’arrestation en son sein. Le rapporteur du SET avait été arrêté à Kara par la gendarmerie. Les forces de l’ordre étaient à la trousse de plusieurs membres du syndicat. Certains étaient obligés de vivre dans la clandestinité.
A l’époque déjà, les autorités togolaises ne reconnaissaient pas le SET. Aujourd’hui également, elles considèrent le syndicat comme illégal.
C’est ainsi que le ministre en charge de la fonction publique, Gilbert Bawara a exclu 146 enseignants ayant suivi les récents mots d’ordre de grève lancés par l’organisation.