137 enseignants ayant participé au mouvement de grève du Syndicat des Enseignants du Togo (SET) ont été exclus de la fonction enseignante. Décision prise par le ministre de la Fonction publique, du travail et du dialogue social, Gilbert Bawara. Si la mesure concerne essentiellement les meneurs du syndicat, ce dernier se montre encore plus déterminé et appelle à poursuivre les revendications jusqu’à satisfaction.
Sur la liste des enseignants-grévistes exclus publiée par le ministre de la fonction publique se retrouvent pour la grande majorité les membres du bureau national du syndicat, des bureaux régionaux, des bureaux préfectoraux et certains membres très actifs.
Une décision qui vise selon plusieurs acteurs à décapiter l’organisation déclarée illégale afin d’essouffler un mouvement de grève, inattendu, surtout aux lendemains de la signature d’un mémorandum d’entente qui consacre une trêve sur le front social d’ici à 2025.
Mais le syndicat ne compte pas laisser cette d’exclusion l’affaiblir et le déstabiliser. Le Bureau national de l’organisation maintient la lutte.
« Le Bureau national appelle tous les membres et sympathisants du SET à rester fermes et déterminés pour la suite de la lutte. Cette décision qui a visé principalement les membres du BN, des bureaux régionaux, des bureaux préfectoraux ainsi que quelques membres actifs du SET, ne saurait en aucune manière entamer notre détermination, encore moins, nous détourner de notre objectif » écrit le SET dans un communiqué en date du 31 mars 2022.
Mouvement dans les écoles ce 1er avril
L’organisation regrette que nonobstant ses multiples appels au dialogue, l’employeur ait plutôt fait « le choix d’une confrontation servile, allant de propos va-t-en-guerre en décisions arbitraires ». Le SET affirme qu’en prenant une telle option, « l’employeur est conscient des conséquences fâcheuses dont il se rend automatiquement responsable ».
Le bureau national d’organisation « prend à témoin » les organisations nationales et internationales des défenses des droits de l’homme, les parents d’élèves, les élèves et le peuple togolais tout entier.
« Les décisions arbitraires ne peuvent plus continuer par prospérer dans notre corporation enseignante et surtout à l’encontre de valeureux travailleurs qui ne demandent rien d’autre que l’amélioration de leur condition de vie et de travail afin de mieux servir notre pays », écrivent les tenants du syndicat.
Alors que ce 31 mars marque la fin d’une grève de 3 jours, le SET demande aux enseignants et enseignantes du Togo de se préparer pour les actions à venir. Déjà vendredi1er avril 2022, il est lancé un sit-in dans les établissements scolaires. Un mouvement qui s’entend comme un moment de concertation pour la conduite à tenir la semaine prochaine.