Le gouvernement togolais met sa menace à exécution. Mercredi, Gilbert Bawara, le ministre de la fonction publique, du travail et du dialogue social, a signé un arrêté portant mesures administratives et excluant du cadre des fonctionnaires de l’enseignement cent trente-sept (137) enseignants. Le ministre indique que cette décision est prise en application des textes en vigueur. Les enseignants exclus sont désormais mis à la disposition de l’administration générale, a-t-il dit.
« Il s’agit, pour l’essentiel, d’agents qui se sont illustrés de façon répétitive dans des agissements contraires aux exigences d’enseignants en s’obstinant à créer et à entretenir dans ce secteur crucial de la vie nationale qu’est l’éducation, des tensions et perturbations », a posté Gilbert Bawara sur son compte Twitter.
Les griefs de Bawara contre les enseignants
Pour le ministre de la fonction publique, les enseignants visés ont affiché un mépris aux lois en vigueur. Et ce, malgré les informations du gouvernement quant au défaut d’existence légale et de représentativité du Syndicat des Enseignants du Togo (SET).
De même, Gilbert Bawara accuse les enseignants virés de continuer « à faire montre d’une attitude de défiance envers l’autorité de l’Etat ». Il ajoute que les mesures administratives prises sont sans préjudice des autres dispositions applicables en cas de préavis ou de grèves illicites.
« Bien naturellement, nous demeurons disponibles et ouverts au dialogue avec tous les acteurs légalement constitués et nous réitérons la ferme volonté du gouvernement à poursuivre les efforts pour réformer et moderniser notre système éducatif », affirme M. Bawara.
Le ministre indique par ailleurs que le « gouvernement continuera sans relâche à agir pour répondre progressivement et durablement aux défis de ce secteur et aux préoccupations des acteurs dont les enseignants qui s’y dévouent admirablement ».
Bras de fer avec le SET
Cette décision intervient pendant qu’à l’appel du SET, des enseignants sont aujourd’hui au 2e jour d’une nouvelle grève de 3 jours qui finit jeudi 31 mars.
La semaine dernière, les enseignants membres de ce syndicat ont observé 2 jours de grève les 24 et 25 mars.
L’organisation demande l’octroi d’une prime mensuelle de logement (50.000 f au moins) pour tout enseignant sans distinction en conformité avec la réforme de l’enseignement de 1975, une prime annuelle d’éloignement d’au moins 300 Fcfa/km.
Il réclame aussi le recrutement des enseignants volontaires exerçant ou ayant exercé dans un établissement public pendant 3 ans au moins et disposant de qualification professionnelle requise. Il demande également une allocation de mutation (au moins 100.000 f pour l’inter régional et 60 000 f pour l’intrarégional) pour les enseignants.
Pour toute réponse, le gouvernement a déclaré le SET est illégal et a promis exclure les enseignants grévistes de la fonction enseignante. Menace finalement mise à exécution.