L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et 4 pays africains ont entamé mardi à Lomé des réflexions pour venir définitivement à bout du choléra. Une rencontre sous-régionale s’est ouverte dans ce sens et regroupe la Côte d’Ivoire, le Mali, le Sénégal et le Togo. L’objectif est de suffisamment préparer les pays pour prévenir et bien gérer les crises liées à cette maladie.
Selon les données disponibles, le choléra demeure une urgence de santé publique dans la région africaine. Chaque année, plus de 12 pays sont touchés. En moyenne, 40.000 cas et près de 1000 décès sont comptés annuellement. En 2021, l’épidémie de choléra a connu une ampleur sans précédent en Afrique de l’ouest avec à la clé 100.000 cas rapportés et plus de 4000 décès.
Les pays touchés dans la zone ouest-africaine sont le Nigeria, le Niger, le Togo, le Cameroun et le Mali.
Mais la réponses à ces épidémies n’étaient pas suffisamment préparés pour prévenir et bien gérer les épidémies de choléra au niveau des pays touchés.
Partant de ce constant, l’OMS a décidé de mieux outiller certains pays en organisant à Lomé une session de formation. Première du genre, cette rencontre regroupe 4 pays notamment la Côte d’Ivoire, le Mali, le Sénégal et le Togo.
Trois résultats sont attendus à l’issue de la session. D’abord, la mise en place des équipes dans les districts à haut risque. Ensuite, renforcer les capacités des pays pour la mise en place de la réponse aux épidémies de choléra dans les premières 48 heures qui suivent la survenance de l’épidémie. Enfin, ces pays auront les capacités logistiques et à l’avance des équipements et des matériels pour pouvoir correctement répondre aux épidémies de choléra.
« A terme, nous visons la formation de 28 pays qui seront dotés d’équipes formées pour à leur tour conduire les formations des équipes sur le terrain et faire en sorte que nos pays aient des ressources humaines bien formées et outillées pour prévenir et répondre correctement aux épidémies du choléra », a déclaré Dr Vincent Dossou Sodjinou, point focal choléra de la région africaine de l’OMS pour l’Afrique de l’ouest et du centre.
Le choléra résiste sur le continent
Le choléra est favorisé dans les pays africains par des problèmes d’accès à l’eau, à l’hygiène et aux latrines. Le responsable de l’OMS relève ainsi que dans les pays africains, il y a encore d’énormes difficultés en termes de disponibilité à l’eau de qualité dans certaines localités
« Les infrastructures d’accès à l’eau sont souvent chères pour les pays. L’autre constat, c’est que les pays africains n’ont pas encore atteint le niveau de couverture en eau potable et de couverture en latrines permettant de prévenir le choléra. Tant que ces poches existeront, le choléra est une garantie», a-t-il déploré.
A la suite de la rencontre de Lomé, l’OMS prévoit d’organiser d’autres sessions notamment au Niger, au Nigeria, en RDC, au Kenya et aussi en Tanzanie.
L’objectif final, est l’amélioration du niveau de capacité des pays pour prévenir et répondre à ces épidémies.