Des acteurs politiques togolais ont tenu vendredi à Lomé la première séance du Cadre permanent de concertation (CPC). Rencontre présidée par le ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et du développement des territoires, Payadowa Boukpessi. L’arrêté créant le CPC a été signé le 18 janvier dernier. Il devra connaitre des sujets d’intérêt national. Mais ce cadre est déjà rejeté par l’Alliance nationale pour le changement (ANC) et des partis membres de la Dynamique Mgr Kpodzro (DMK).
Selon le gouvernement, les acteurs politiques devraient discuter des questions sociopolitiques et culturelles, des questions sanitaires et environnementales, de l’extrémisme violent, de la situation économique, des droits de l’Homme. On parle également du suivi de la mise en œuvre des propositions issues de la concertation nationale entre acteurs politiques (CNAP) tenue du 19 janvier au 13 juillet 2021.
Composition et fonctionnement du CPC
Dans la pratique, ce cadre est composé d’un membre par parti politique ayant participé à l’une des 3 dernières élections au Togo. L’assemblée nationale est représentée par 2 membres au maximum et le ministre de l’Administration territoriale est d’office rapporteur du CPC.
Les pouvoirs publics expliquent que sa composition est mise à jour à l’issue de chaque élection à suffrage universel. Ce cadre sera dirigé par un président désigné pour un mandat de 3 mois de façon rotative et provenant des entités le composant. Le président et deux vice-présidents doivent provenir de 3 groupes différents. Le président, les vice-présidents et le rapporteur constituent le bureau du CPC. Le CPC peut faire appel à toute personne ressource dans l’exercice de ses fonctions.
« Les réunions du CPC se tiennent sur invitation du rapporteur après concertation avec les autres membres du bureau. Le CPC se réunit en session ordinaire durant une semaine à raison d’une session par trimestre », précise l’arrêté créant ce cadre dont le mode de délibération du CPC est le consensus.
Il est également indiqué qu’en cas de nécessité, un membre peut solliciter auprès du bureau du CPC la tenue d’une session extraordinaire de trois jours.
Toutefois, le CPC ne peut pas tenir plus de 3 sessions extraordinaires par an. Il peut faire des propositions adressées au gouvernement à la fin des travaux de chacune de ses sessions, dans le respect des prérogatives des institutions de la République.
Le CPC connaît déjà des boycotts
Les discussions de la première séance du CPC ont duré moins de 2 heures. Il a été essentiellement question pour les participants de prendre connaissance de l’arrêté instituant ce cadre.
Des partis politiques comme l’UFC, le NET, le MRC, le PDP, le CAR, la CPP, l’UDS-Togo et UNIR étaient présents autour du ministre d’Etat, Payadowa Boukpessi.
A noter que les partis membres de la Dynamique Monseigneur Kpodjro (DMK) invités à cette rencontre n’ont effectivement pas été présents. De même que l’Alliance nationale pour le changement (ANC) de Jean-Pierre Fabre.
Dans un communiqué diffusé à la veille de la réunion, la DMK estime « qu’une autre initiative de dialogue sincère doit être prise afin de trouver des solutions à la grave crise politique que traverse le Togo ».
La DMK avait conditionné sa participation à la CNAP par le règlement du « contentieux né des élections du 22 février 2020, le retour des exilés politiques au rang desquels Mgr Philippe Fanoko Kpodzro, Agbéyomé Messan Kodjo et bien d’autres » ; ainsi que la libération des prisonniers politiques.
A la publication des conclusion des discussions, ce regroupement politique a affirmé que la CNAP a été un échec.
De son côté, l’ANC ne compte pas participer au cadre de concertation après avoir quitté les discussions au sein de la CNAP. En effet, le parti de Jean-Pierre Fabre s’était retiré des discussions de cette concertation à quelques semaines de la fin des travaux.
M. Fabre indiquait à l’époque que les propositions de son parti n’avaient pas été prises en compte et que le pouvoir donnait l’impression de chercher des complices.