Les travaux de réhabilitation et de modernisation de la portion de la route Avépozo-Aného (longue de 30 km) ont du plomb dans l’aile. Malgré l’exhortation de la Cheffe du gouvernement à vite finir les travaux, le chantier est toujours en souffrance et la probabilité que la route soit réceptionnée en mars prochain est très faible. Les usagers en ont ras-le-bol et attirent l’attention des autorités.
Le projet de réhabilitation et de modernisation de la Nationale N°2 fait partie du vaste programme de réhabilitation de la route Lomé-Cotonou, des facilitations sur le Corridor Abidjan-Lagos et de protection de la côte togolaise soumise à l’érosion.
Il consiste à élargir en 2×2 voies de plateforme qui passe de 10 m à 24m soit une largeur de 2x7m, une bande d’arrêt d’urgence de 2x2m, des trottoirs de 2x2m et d’un terre-plein de 2m.
Il s’agit également de construire des ouvrages de protection de la côte, des travaux d’aménagements connexes notamment les terrassements généraux, la construction de la chaussée et son élargissement, la construction des ouvrages d’arts et de drainage, l’aménagement de la signalisation et de l’éclairage public et la mise en œuvre des mesures environnementales et sociales.
Tronçon Avépozo-Aného dans un état critique
Plus de 2 ans après le démarrage des travaux, le chantier est tel que la route devient impraticable surtout quand il pleut. Ceux qui ont traversé cette route le samedi dernier après la petite pluie matinale l’ont appris à leurs dépens.
« Nos voitures ont été contraintes de marcher dans la boue jusqu’à 70 cm », s’est plaint un usager de la route.
Il informe que pour un parcours qui ne devrait durer normalement que 10 minutes, il a fallu plus d’une heure avant d’arriver à destination. Ceci à cause de l’inexistence d’une déviation circonstancielle.
« Les travaux du genre sur une route nationale devaient donner lieu à des déviations viables et systématiques, c’est-à-dire bien connues et rodées pour qu’il n’y ait plus de problèmes pour les usagers », estime un riverain.
Ailleurs le constat est amer. A la place des motos pompes, des ouvriers ont été aperçus en train d’évacuer des centaines de mètre cube d’eau boueuse avec des sauts d’eau.
Cette situation alarmante n’est qu’à ses débuts. Elle sera pire si les défaillances constatées ne sont pas corrigées avant les mois de février et mars où la pluie sera abondante dans cette zone, selon les prévisions de la Direction générale de la Météo Togo.
Retard constaté par Tomegah-Dogbé
La réhabilitation de la voie est évaluée à plus de 13 milliards de francs CFA. Les travaux sont réalisés par l’entreprise chinoise CRBC. La mission de contrôle est assurée par le groupement INROS LACKNER/SCET Tunisie/DECO-IC.
La seconde section qui va de Togokomé à Aného, est longue de 20 Km pour un montant de 34 milliards 300 millions 695 mille FCFA. Elle est exécutée par l’entreprise Soroubat avec GAUFF/GTAH comme mission de contrôle.
Les travaux démarrés en 2020 doivent être livrés d’ici mars 2022. Mais des retards dans leur exécution ont été constatés. En mai 2021, Victoire Tomegah-Dogbe a effectué une visite sur le chantier et a fait le même constat.
A l’arrivée du Premier Ministre, les travaux n’étaient seulement qu’à 27% d’exécution.