Le Colonel Assimi Goïta, devenu homme fort du Mali depuis la chute d’Ibrahim Boubakar Kéita (IBK) va-t-il passer plus de temps à la tête du pays ? Les participants aux Assises nationales de la refondation ont proposé jeudi à Bamako de prolonger l’actuelle transition de 6 mois à 5 ans. Pourtant, les militaires au pouvoir s’étaient engagés à rendre le pouvoir en 2022.
Les Assises nationales de la refondation sont présentées comme la phase finale des consultations préalables à des élections au Mali.
« Les participants se sont prononcés pour la prorogation de la transition afin de pouvoir réaliser les réformes institutionnelles structurantes et permettre des élections crédibles, équitables et transparentes. Les délais avancés varient de six mois à cinq ans », indique un document lu à l’issue des Assises.
Ces Assises ont eu lieu de lundi à jeudi à Bamako. Mais elles ont été boycottées par de nombreuses organisations maliennes.
Selon les autorités de la transition, ces consultations devraient accoucher de recommandations en vue de réformes destinées à remédier aux maux du pays pris dans la tourmente depuis le déclenchement d’insurrections indépendantiste et jihadiste en 2012.
Les participants aux Assises ont également recommandé de « développer de nouveaux partenariats militaires avec des puissances militaires » et de « dissoudre toutes les milices et les intégrer dans l’armée malienne », indique le rapport final.
Aux lendemains des coups d’Etat d’août 2020 et de mai 2021, Colonel Assimi Goïta et ses frères d’arme avaient promis de remettre le pouvoir aux civils. Des élections présidentielle et législatives avaient été initialement programmées en février 2022.
Depuis des semaines, la junte a signifié à la Cédéao être dans l’incapacité de respecter le calendrier convenu et avait chargé les Assises nationales d’élaborer un calendrier électoral.
Mi-décembre, les chefs d’Etat de la CEDEAO avaient réitéré leur exigence d’élections en février 2022 pour que le pouvoir soit rendu aux civils. Les militaires ont été menacés de nouvelles sanctions si le calendrier n’était pas tenu.
Ces derniers jours, on assiste à de fortes tensions entre la junte à la France. Bamako a visiblement décidé de tourner le dos à l’ancienne puissance coloniale. L’opération française au Mali depuis plus de 8 ans est considérée comme un échec parce que n’ayant pas permis de vaincre les groupes jihadistes.
Les nouvelles autorités de Bamako ont développé leur coopération avec la Russie. Plusieurs sources ont annoncé l’arrivée de forces paramilitaires russes membre du groupe Wagner sur le territoire malien.
La France et d’autres pays ont condamné ce déploiement que le gouvernement malien a nié.