Ferdinand Ayite a été rejoint vendredi par Joël Egah et Isidore Kouwonou à la Brigade de Recherches et d’Investigation (BRI). Ces journalistes seraient accusés d’outrage à l’autorité. Me Elom Kpade, avocat du directeur de publication « L’Alternative » fustige une incongruité judiciaire et juridique. Sans plainte ni réquisitoire, selon l’avocat, les 3 journalistes ont été présentés au procureur de la République vendredi dans la soirée.
Ferdinand Ayite, directeur de publication du bihebdomadaire, « L’Alternative », Joël Egah, directeur de publication de « La Fraternité » et Isidore Kouwonou, animateur de l’émission débat « L’Autre Journal » ont été conduits devant le Procureur de la République.
On apprend que MM. Ayité et Egah sont placés sous mandats de dépôt. Isidore Kouwonou est placé pour sa part sous contrôle judiciaire. Les journalistes sont accusés de diffamation et d’outrage à l’autorité.
Cependant selon les premières informations divulguées par l’avocat de M. Ayite, il est reproché au Directeur de l’Alternative d’avoir diffamé deux ministres du gouvernement togolais, qui sont par ailleurs des pasteurs.
Ceci dans le numéro 92 de l’émission « L’Autre Journal ». Une émission de débat produite par Alternative et mise en ligne à laquelle Joél Egah a aussi participé. L’émission a été animée par Isidore Kouwonou.
L’avocat de Ferdinand Ayité dénonce un abus
Les 3 confrères ont été convoqués par téléphone. Aucune plainte formelle d’aucun des 2 ministres, ni réquisitoire de saisine du procureur de la République, n’ont été envoyés aux mis en cause.
« Ce matin, je suis là et je lui dis que je dois voir la plainte par laquelle il (le commandant de la BRI, ndlr) a été saisi. Il tournait en rond en faisant des appels par-ci par-là. Finalement, 30 minutes après, il m’appelle et me dit qu’il est dans l’impossibilité de me montrer la plainte ou le réquisitoire qui l’a saisi. Jusqu’à présent, il n’y a pas de document qui atteste qu’il il y a une plainte, soit du ministre Adedze, ou du ministre Agbetomey ou un réquisitoire de saisine. Il n’y a absolument rien de tout cela », a déploré Me Elom Kpade.
Pour lui, il s’agit d’une incongruité juridique et judiciaire, d’une forfaiture et d’un abus.
« J’ai dit à mon client de ne plus répondre aux questions parce qu’en répondant aux questions, on participe encore plus à de la forfaiture. Ils ont décidé de le garder et de le mettre en cellule sur la simple base d’abus. C’est la loi du plus fort », a ajouté l’avocat.