Pour avoir critiqué la Haute autorité de l’audiovisuelle et de la communication (HAAC) pour la sanction infligée à The Guardian et à son Directeur de publication, Ambroise Kpondzo, le journal La Symphonie s’est fait suspendre par l’institution. Plus que la sanction, c’est le contenu du communiqué de l’institution qui offusque Yves Galley, le patron du journal.
« Je n’ai jamais reconnu de graves manquements professionnels. Je crois bien qu’il devrait s’agir carrément d’une mauvaise interprétation ou d’une dénaturation de mes propos à d’autres fins. Je mets la HAAC au défi de prouver que j’ai reconnu les graves manquements professionnels au cours de l’audition », déclare Yves Galley qui a décidé d’attaquer la décision de la HAAC devant la Chambre administrative de la Cour suprême.
Dans son communiqué sanctionnant l’audition du journaliste, la HAAC a mentionné que le patron de La Symphonie a reconnu avoir commis des fautes professionnels graves. Faux et archifaux, affirme le journaliste.
« Je reconnais qu’au cours de mon audition, en toute humilité, j’ai présenté mes excuses au président et aux membres de la HAAC pour des propos qu’ils jugent offensants. Cela ne saurait en aucun cas s’analyser comme un aveu de culpabilité, comme un reniement de mon article ou alors comme une reconnaissance de fautes professionnelles graves », dénonce Yves Galley.
La HAAC et ses notes d’après audition
Et d’alimenter ensuite un débat déjà soulevé par plusieurs responsables de médias qui ont déjà été auditionnés par l’instance de régulation. Le plus souvent, les patrons d’organe tombent des nues à la lecture des communiqués diffusés par l’institution de régulation.
« Il s’impose dès maintenant l’enregistrement des auditions de la HAAC couplé d’un procès-verbal signé de toutes les parties », avance Yves Galley avant d’asséner : « La HAAC ne devrait plus continuer à attribuer, par force, aux journalistes des propos qu’ils n’ont pas tenus lors des auditions ».
Pour le Directeur de La Symphonie, une « audition peut aboutir probablement à une sanction qui met fin à ta carrière ». Pour cela, il assure que toutes les conditions doivent être réunies pour un procès équitable, « de l’invitation jusqu’à la tenue effective de l’audience ».
M. Galley a déposé un recours contre la décision de l’instance de régulation des médias devant la Chambre administrative de la Cour suprême du Togo. Il y a soulevé des moyens pertinents pour faire constater à la Cour les insuffisances de la décision sanctionnant son journal.