La Cour d’appel de Lomé a jugé et condamné lundi 6 nigérians et 3 togolais à de lourdes peines d’emprisonnement pour des actes de piraterie maritime. Les 9 personnes comparaissaient devant la Cour d’assises pour piraterie maritime, violence volontaire, tentatives de vol et groupement de malfaiteurs.
Les faits de piraterie maritime remontent à mai 2019. Selon le Procureur général près la Cour d’Appel de Lomé, Garba Gnambi Kodjo, ces personnes ont tenté dans la nuit du 11 au 12 mai 2019 de prendre le contrôle du navire « tanker G-Dona 1 », battant pavillon togolais.
Avec une autre personne de nationalité ghanéenne actuellement en fuite, ils étaient à bord d’une pirogue qu’ils avaient louée pour leur expédition de piraterie.
Selon le récit des faits, à bord du navire, ces pirates minus de deux armes artisanales et de machettes, ont réussi à prendre en otage l’équipage. Lorsque la marine togolaise était entrée en contact avec les assaillants, ils ont menacé d’exécuter des otages si une rançon ne leur est pas versée.
Un officier de la Marine nationale rapporte qu’ils n’ont été maîtrisés que suite à des tirs de sommation.
A la barre un des pirates, de nationalité togolaise a plaidé coupable. Tous les autres n’ont pas reconnu les faits qui leur sont reprochés. Pourtant, ils avaient reconnu les faits pendant la phase d’instruction. Devant la Cour d’assises, ils ont déclaré être montés à bord du navire dans l’intention de procéder à un achat de carburant qu’ils avaient négocié avec un certain Chef ingénieur.
Premier procès sur la piraterie
Au final, la Cour d’assises a condamné Peter Paul, cerveau du groupe à 15 ans de réclusion criminelle et à 5 ans d’interdiction du territoire togolais. Les autres accusés que sont : Sewonou Agbodji, TIKE Godwin, Yemi William, Eklu Dieudonné, ADO Joseph, Toumé N’Galadjoua, Gadou Androu écopent quant à eux de douze (12) ans de réclusion criminelle.
Les accusés de nationalité togolaise prennent en plus 5 ans d’interdiction de leurs droits civiques. Les Nigérians sont aussi interdits du territoire togolais pour une période de 5 ans.
Le ghanéen en fuite (Antony) est quant à lui condamné à 20 ans de réclusion criminelle. Un mandat d’arrêt international a été émis contre lui.
Au surplus, Peter Paul et Antony en fuite doivent verser 50 millions de FCFA chacun au titre de dommages et intérêts à l’Etat togolais. Les autres accusés eux doivent payer chacun une somme de 25 millions.
L’avocat des accusés Atakuam Me DOVI-AVOUYI a indiqué n’avoir pas compris les motivations de la Cour. Il a promis pourvoir en cassation devant la Cour suprême.
Notons que c’est le tout premier procès organisé au Togo sur la question de la piraterie maritime. Il a été organisé dans le cadre des assises organisées par la Cour d’Appel de Lomé pour le compte de l’année 2021-2022.