Emmanuel Macron est dans tous ses états. Le président français condamne avec la dernière rigueur le nouveau coup d’Etat perpétré au Mali contre les autorités civiles de transition. Pour M. Macron, les putschistes ont posé un acte inacceptable et méritent d’être sanctionnés. Pourtant, le président français venait de valider un autre putsch, de l’autre côté de la frontière Est.
« Au Mali, ce qui a été conduit par les militaires putschistes est un coup d’Etat. C’est inacceptable. Nous sommes prêts à prendre des sanctions ciblées sur les protagonistes », a déclaré mardi le président français.
La sortie d’Emmanuel Macron fait suite à l’annonce de la reprise du pouvoir par le colonel Assimi Goita à 24 heures du coup d’Etat. Le vice-président de la transition accuse le président ah N’Daw et son Premier ministre, Moctar Ouane de violer la carte de la transition.
Dans un communiqué signé par ses soins, le Colonel Assimi Goïta déplore que le chef du gouvernement de la transition a montré ses limites face aux grèves et manifestations diverses des acteurs sociaux et politiques. Pour lui, le gouvernement n’a pas réussi à être « un interlocuteur fiable, susceptible de mobiliser la confiance des partenaires sociaux ».
Dans le même temps il assure que la constitution du nouveau gouvernement a été faite en accord avec le président de la Transition « sans concertation avec le vice-président en charge des prérogatives à lui conférées par la charte à savoir, la Défense et la Sécurité ».
La France d’Emmanuel Macron soutient depuis des années le Mali dans la lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme. Engagées aux côtés des Forces Armées Maliennes, les troupes françaises interviennent dans le cadre de l’opération Serval.
Double jeu d’Emmanuel Macron
Pendant que la France condamne les évènements en cours au Mali, elle a validé un autre coup d’Etat militaire de l’autre côté de la frontière Est du Mali. En effet, alors même que le décès accidentel du maréchal Idriss Deby Itno n’avait pas encore été annoncé, un Conseil militaire a été mis sur pied et a pris le pouvoir. Une entreprise qui a violé les dispositions de la Constitution tchadienne qui préconise une transition dirigée par le Président de l’Assemblée nationale.
La France d’Emmanuel Macron s’est précipitée pour valider ce coup de force et a obligé un certain nombre de ses partenaires à l’approuver. Ainsi, le fils d’Idriss Deby Itno, le général Mahamat Deby a été mis au pouvoir comme pour le consoler après la disparition de son père.
Un double jeu de la France qui ne se cache plus de bafouer les principes élémentaires de la démocratie quand il s’agit des pays francophones d’Afrique. Pourtant, ces principes sont universels et connus de tous. Un coup d’Etat est un coup d’Etat.