Le Syndicat des Enseignants du Togo (SET) qui a repris la lutte syndicale des enseignants vient d’opérer un recul. Mercredi, ce mouvement a reconnu s’être mépris dans les démarches ayant abouti à sa création et a ordonné la suspension provisoire de la grève des 28 et 29 janvier. Le SET entend tenir début Février une assemblée générale constitutive avant de relancer la lutte pour le bien-être des enseignants. Une attitude qui fait suite à la fermeté dont a fait preuve le gouvernement togolais vis-à-vis du mouvement.
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En seulement quelques semaines, le SET a ratissé large et notamment sur les ruines de ses prédécesseurs. Ce mouvement syndical a promis aux enseignants de faire appliquer leur statut particulier par le gouvernement en vue de leur offrir de meilleures conditions de vie et de travail.
Le SET a rapidement lancé des mots d’ordre de grève pour pousser le gouvernement à mettre en application le statut particulier notamment
Mais les premiers responsables du SET ont été arrêtés et poursuivis par la justice. L’un des conseillers du mouvement a même été jeté en prison à Kara. Le sujet a suscité beaucoup débat durant la semaine dernière. Les enseignants arrêtés ont été finalement libérés mais placés sous contrôle judiciaire.
Mercredi, le collège des délégués préfectoraux et les membres du Bureau National du SET ont demandé à « la base à qui appartient le pouvoir » d’accepter faire un sacrifice pour la survie du SET.
En effet, le collège des délégués explique que les premiers responsables du SET sont sous contrôle judiciaire et n’ont plus droit de signer les courriers. Il relève que le préavis de grève a été signé par le Secrétaire général du SET qui actuellement est sous contrôle judiciaire, ce qui annule le préavis.
« Vu que le collège des délégués n’étant pas signataire de ce préavis demande à la base ce qui suit : une suspension provisoire de la grève des 28 et 29 janvier 2021 ; une organisation d’une Assemblée Générale constitutive (AG physique) dès les premières semaines du mois de février pour la formation du BN ; une mobilisation des fonds donnant lieu à l’adhésion et confection des cartes de membres dans de brefs délais », écrit cet organe du SET.
Des membres du syndicat estiment qu’il ne s’agit pas d’une abdication mais d’une manière de reculer pour mieux rebondir.
Réaction gouvernementale
Cette nouvelle attitude du SET fait suite aux clarifications et aux explications apportées par le gouvernement par le truchement des ministres de la fonction publique et du dialogue social ainsi que des enseignements primaires et secondaire. Les 2 ministres ont détaillé les avantages et privilèges octroyés aux enseignants. Gilbert Bawara a affirmé dans ses interventions que le statut particulier était déjà en vigueur et d’application et avait adressé des mises en garde à l’égard des tentatives de perturbation.
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Le ministre de la fonction publique relevait également la confusion et les doutes entourant le statut de la SET. Il se demandait s’il s’agissait d’un syndicat ou d’une association au regard des formalités que les responsables de l’organisation avaient initiées. M. Bawara doutait de la représentativité du SET au sens du décret de 1991 relatif en ce qui concerne l’exercice du droit de grève dans les services publics. Le SET n’ayant pas tenu une assemblée générale constitutive.
Le collège des délégués du SET admettent ainsi les irrégularités dans la création de leur organisation et préfèrent renoncer au préavis de grève. Le temps de corriger les choses pour la survie du syndicat.
« Cette reculade est au crédit de la fermeté du gouvernement mais également confirme l’amateurisme et les improvisations des responsables de cette organisation. Ils semblent ne même pas avoir pris soin de s’informer sur le statut particulier déjà en application et des avancées obtenues par les centrales syndicales et les fédérations des syndicats des enseignants dans le cadre des discussions déjà en cours avec les autorités », a commenté un membre du gouvernement togolais.
Nous apprenons qu’au ministère des enseignements primaire et secondaire, des demandes d’explication seraient en préparation à l’encontre de certains enseignants pour leurs « messages outranciers sur des plateformes et les réseaux sociaux, contrairement aux règles et principes régissant la profession d’enseignant » et des textes de la fonction publique.
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