L’ex-Chef de file de l’opposition, Jean-Pierre s’est prononcé sur l’actualité sociopolitique à l’occasion de la commémoration du 60e anniversaire de l’accession du Togo à la souveraineté internationale. L’opposant dresse le constat d’une mauvaise gestion d’une « dictature militaire et clanique » et estime que le peuple doit continuer la lutte pour sortir le pays de l’impasse.
« La gouvernance et la vision des pères de l’indépendance et fondateurs de la nation togolaise sont réduites à néant pour faire place à une dictature militaire et clanique, qui s’est installée aux commandes de l’Etat et se maintient, dans la violence et la terreur, par la corruption, la fraude électorale, le pillage systématique des ressources nationales, les violations massives des droits de l’homme. Bref un renversement total des valeurs de l’Ablodé, marqué par le règne de l’arbitraire, du tribalisme et de l’injustice », a déclaré d’entrée Jean-Pierre Fabre.
Devant cette situation, le Président de l’Alliance nationale pour le changement (ANC) estime qu’il faut poursuivre la lutte pour « sortir le Togo de l’impasse ». L’ancien candidat à la présidence togolaise estime que la « paralysie » dans laquelle se trouve le Togo procède de la main mise « d’une minorité sur le pays, une minorité qui utilise l’appareil d’Etat pour conserver le pouvoir, appauvrir les populations et bloquer toute possibilité d’alternance ».
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Malgré tout, le leader de l’ANC appelle les togolais à ne pas considérer comme une fatalité ce qui arrive après chaque élection au Togo. Pour lui, « l’illusion de changement proclamé par Faure Gnassingbé » n’a pas résisté à l’épreuve des faits.
« Comme pour confirmer que son pouvoir n’est que le continuateur du système instauré par son père, les mêmes méthodes inquisitoriales d’enquête, les procédures judiciaires arbitraires demeurent, mettant ainsi les hommes et les femmes de notre pays en état d’insécurité juridique et judiciaire permanente », assène M. Fabre.
Insistant sur le respect des principes de l’État de droit, protecteur de tous, l’ex-chef de file de l’opposition demande le retour et la garantie de sécurité pour ceux qui sont encore contraints de vivre loin de leur pays.
« Compromis historique » entre togolais
Jean-Pierre Fabre demande la libération de tous ceux qui sont encore en détention dans les prisons togolaises « pour troubles à l’ordre public, pour des personnes injustement accusées dans divers dossiers imaginaires et la fin de toutes les procédures volontairement laissées en suspens par le régime ».
« Tous les citoyens ont droit au respect et à la protection de leurs droits, consacrés par la Constitution togolaise et les engagements internationaux de l’Etat togolais », a-t-il pointé.
Dans la suite, il dénonce l’instrumentalisation de la justice à des fins politiques. A ce sujet, il demande qu’il soit mis fin à « la procédure mal fondée, engagée contre Monsieur Agbéyomé Messan Kodjo et toutes les autres personnes citées dans la crise postélectorale actuelle ».
Pour Jean-Pierre Fabre, le déni de droit et l’abus de pouvoir qui sont courants au Togo doivent cesser. Dans cette même logique, M. Fabre appelle à un « compromis historique » entre togolais pouvant permettre de redémarrer et réorganiser la vie politique, sociale et économique du pays.
« Je crois que l’heure est venue pour qu’ensemble, dans un sursaut patriotique, toutes les filles et tous les fils de notre cher pays puissent se mettre autour d’une même table, pour parvenir à un compromis historique, qui permettra au Togo de redémarrer et de réorganiser sa vie politique, sociale et économique sur des bases nouvelles », a-t-il lancé précisant que « C’est la seule façon de saluer la mémoire de tous ceux qui ont donné leurs vies pour que le Togo soit libre ».
Pour conclure, l’ex-chef de file de l’opposition appelle les togolaise à refuser le découragement, à rester mobilisés pour continuer la lutte pour la démocratie et le bien-être.
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