Après 11 ans à la tête de Togo Cellulaire et plus de 25 ans dans les télécoms, Affoh Atcha-Dedji, qui dirigeait depuis bientôt deux ans la Holding d’Etat Togocom, vient de passer la main. La société rachetée par Agou Holding est en pleine restructuration. C’est dans cette optique qu’un nouveau Directeur général a été nommé en la personne de Paulin Alazard. Lundi, M. Atcha-Dedji a passé les charges à son successeur. Dans l’interview ci-après, l’ancien Directeur général de la Togo Cellulaire revient sur le bilan obtenu par les sociétés qu’il a eues à gérer. Par ailleurs, il réaffirme son engagement à se mettre au service du parti UNIR (au pouvoir) et promet que l’élection présidentielle de 2020 sera juste une formalité pour Faure Gnassingbé. Lisez !
Togobreakingnews.info : Bonjour Affoh-Atcha Dedji. Vous venez de passer la main au Consortium Agou Holding à l’issue de la privatisation intervenue il y a quelques semaines de la société Togocom. Quels sont les sentiments qui vous animent ?
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Affoh Atcha Dedji : Avant toute chose, je rends grâce à Allah, le Très-haut, le très clément qui m’a permis de réussir toutes les missions importantes qui m’ont été confiées par les autorités togolaises, surtout le Président de la République depuis mon passage à la tête de Togo-cellulaire à partir de 2008 et récemment à la tête cumulativement, de Togotelecom et de Togo Cellulaire. J’ai dirigé le groupe Togocom de 2018 à nos jours.
Je passe la main ce jour au Consortium Agou Holding à la suite d’un processus de privatisation engagé par le gouvernement togolais pour une nouvelle gestion. Dans ce contexte, je voudrais rendre un hommage appuyé au premier de nous tous, le chef de l’Etat Faure Essozimna Gnassingbé qui a permis que nous soyons au cœur de ce processus du début jusqu’à sa fin.
Ce jour pour moi est un jour de joie. Joie, parce que cette passation de charges, consacre ma retraite au plan professionnel pour ceux qui ne le savent pas. Je suis d’autant plus heureux parce qu’il n’est pas évident d’aller au bout de sa carrière en parfaite santé et surtout, de quitter un poste comme celui que je viens de laisser sans assez de difficultés.
Je pars, content aujourd’hui parce que j’ai eu de la joie à diriger cette société et les difficultés ont été moindres. Je pars avec un sentiment de fierté d’autant plus que mon départ n’est pas occasionné par une perte de confiance de la part de mes supérieurs. Je vous dirai donc que je pars tout heureux, parce que je suis d’abord à la retraite, mais aussi et surtout parce que mon pays veut faire une expérience qui permette de faire plus pour le bien de nous tous. Le Plan National de Développement veut construire le Togo autrement. Il veut un développement axé sur le privé, alors nous devons tous nous sentir interpellés pour faire en sorte que cela soit une réussite.
Certains de vos agents semblent dire que le traitement de choix dont ils étaient l’objet va connaître une fin avec cette privatisation. Qu’en dites-vous ?
Vous savez, chacun de nous a toujours craint l’inconnu. Et cela va de soi que le personnel s’interroge. J’ai dit tout à l’heure que nous avons été présents de bout en bout dans le processus de privatisation, y compris Madame la Ministre, notre ministre de tutelle. Y compris le Premier ministre, ainsi que d’autres experts. Vous pensez qu’un père puisse planifier de faire du mal à tous ses enfants ? L’Etat, avec le Chef de l’Etat en tête, est comme ce père de famille qui veille au grain pour le bien-être de sa famille.
Nous avons travaillé à ce que rien de malveillant ne soit fait à l’endroit de nos frères et sœurs qui ont travaillé d’arrache-pied pour que et Togo Cellulaire et Togo Telecom, puis Togocom tiennent bon jusqu’à ce jour. Il ne sera pas question qu’ils soient remerciés par le revers de la main. Le Président de la République ainsi que tout le gouvernement, veille à cela.
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J’ai entendu dire que certains employés se plaignaient et boudent la nouvelle direction. A ceux-là, je voudrais dire que tout comme moi, ils sont locataires d’une maison. Si le propriétaire de la maison que tu loues pour ton bien, veut orienter autrement sa maison, vas-tu l’empêcher de le faire, surtout s’il le fait pour une meilleure rentabilité ? Je pense que non.
La privatisation avant tout vise à engager les conditions d’une nouvelle orientation de l’entreprise. En ce sens je profite de votre canard pour inviter l’ensemble du personnel qui est resté, à être en parfaite collaboration avec la nouvelle direction pour la réussite de cette nouvelle orientation engagée par le gouvernement.
Une partie du personnel est déjà partie et ceci de façon volontaire. Tous à ce jour ont été dédommagés. Je pense que chemin faisant, tout le monde pourra se rendre compte du bien qui se cache derrière cette nouvelle expérience.
Vous êtes connu comme un des proches collaborateurs du Président de la République et on connaît votre engagement politique avec votre titre de Vice-Président région Centrale du parti UNIR. Allez-vous continuez par servir ou serez-vous en retrait ?
(Rires) Vous avez dit que je suis Vice-président région Centrale du grand parti UNIR. Si je suis parvenu jusqu’à ce niveau, c’est qu’il y a eu des étapes. En politique, il n’y a que la conviction qui précède l’engagement. En quoi un départ à la retraite ou la perte d’un poste où on a servi des années durant, peuvent-ils changer une conviction politique ?
Je pense que c’est maintenant que j’aurai plus le temps pour servir mon parti. Je reste et demeure le militant UNIR engagé que vous avez connu. Je n’ai jamais ignoré au cours de ma carrière, qu’un jour arriverait ou je passerai la main. Même si cela n’était pas la retraite, j’ai toujours pensé qu’à tout moment mes supérieurs pourraient m’appeler à d’autres fonctions. Du fond de moi-même, je vous dis que c’est avec une grande fierté que je quitte Togocom, quand bien même je le portais entièrement dans mon cœur.
Avez-vous un mot pour vos ex–employés d’une part et pour les militants de votre parti d’autres parts ?
A mes collaborateurs d’hier qui sont encore dans la boîte, je voudrais dire d’être sereins et de montrer à la face des nouvelles autorités dirigeantes, l’abnégation au travail, la discipline et surtout l’ouverture dont ils ont fait preuve avec moi. Que tous se mettent en-tête qu’avant tout, c’est le Togo notre patrimoine commun qui gagne et chacun doit savoir travailler à cela.
Au plan politique, je dis à tous les militants UNIR de resserrer les rangs et de travailler beaucoup plus pour qu’ensemble nous permettons au Président Faure de parachever tous les grands chantiers de développement et de modernisation dans lesquels il a lancé le pays. De travailler en sorte que la présidentielle de 2020 soit une formalité pour notre candidat qui a encore beaucoup à offrir à notre beau pays. Je vous remercie.
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