La 71e session du Comité régional de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) s’ouvre à Lomé mardi. La capitale togolaise accueille les Ministres de la santé et les représentants des pays africains. Ils se réuniront virtuellement et en présentiel jusqu’au 26 août 2021 pour examiner les principaux défis sanitaires du continent.
Le Comité régional est l’organe décisionnaire de l’OMS dans la Région. Cette rencontre est la plus importante consacrée à la santé publique en Afrique.
Durant les trois jours de travaux, la session permettra aux 47 Ministres de la santé d’examiner et d’approuver les politiques, activités et plans financiers régionaux visant à améliorer la santé et le bien-être des populations.
On signale la participation de plus de 400 délégués, dont le Dr Tedros Adhanom Gebreyesus, Directeur général de l’OMS, la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, des représentants d’organismes, fonds et programmes des Nations Unies, de la société civile, d’organisations bilatérales et multilatérales et d’autres partenaires du développement, participeront à cet événement phare annuel.
Au cours de la session seront évoquées plusieurs questions dont l’intensification de la riposte à la COVID-19, l’accélération de l’élimination du cancer du col de l’utérus en tant que problème de santé publique, l’amélioration de l’accès aux technologies d’assistance sanitaire, le soutien à l’adoption de la santé numérique, le renforcement d’une riposte intégrée à la tuberculose, au VIH, aux infections sexuellement transmissibles et à l’hépatite, l’élimination de la méningite à l’horizon 2030 et le financement durable de l’OMS.
Une séance spéciale sera en outre consacrée à la riposte aux flambées de poliomyélite et à la transition de cette épidémie dans la Région africaine de l’OMS.
Juste après l’ouverture de la session, les participants vont parler de la stratégie mondiale pour la santé numérique dans la Région africaine de l’OMS.
Il sera question de l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans le domaine de la santé et les domaines connexes qui progresse de manière significative. Dans le même temps, la majorité des pays africains utilise les solutions de santé numérique en mode pilote.
« Plusieurs défis subsistent, notamment une capacité limitée de leadership en matière de santé numérique au niveau national, des dispositifs multisectoriels limités pour la santé numérique, des ressources financières limitées et un faible niveau d’implication des agents de santé dans la santé numérique », relève l’OMS.
Pour atténuer ces difficultés, l’Organisation a adopté une stratégie mondiale pour la santé numérique en 2020 afin de faire progresser et d’appliquer les technologies de santé numérique pour de meilleurs résultats sanitaires. A Lomé, le Comité devrait examiner et adopter le cadre visant à assurer une mise en œuvre efficace de cette stratégie dans les pays.
A la suite, il sera présenté un rapport de situation sur le lancement et l’adoption des vaccins sera notamment. Les Ministres débattront des approches à adopter pour lutter contre la pandémie, ainsi que des plans de reprise après la COVID-19.
L’OMS préoccupée par Covid19 et d’autres défis sanitaires
Le 2e jour de la session sera consacré à l’amélioration de l’accès aux technologies d’assistance. Selon l’OMS, plus de 200 millions de personnes en Afrique subsaharienne ont besoin d’au moins une aide technique, et ce chiffre devrait doubler d’ici à 2050. Seulement 15 % à 25 % des personnes ayant besoin d’aides techniques ont actuellement accès à ces produits. La prévalence du handicap est estimée à 15,6 % dans la Région. L’ambition est de porter ce chiffre d’ici à 2030 à 40 %.
Au 3e et dernier jour de la 71e session, les participants évoqueront la Stratégie mondiale visant à éliminer le cancer du col de l’utérus en tant que problème de santé publique dans la Région africaine de l’OMS. Ce cancer est le 2e cancer le plus répandu chez les femmes en Afrique, et le quatrième au niveau mondial. En 2020, plus de 72 000 femmes en Afrique sont mortes du cancer du col de l’utérus, dont plus de la moitié étaient porteuses du VIH.
Malgré la disponibilité de vaccins efficaces et sans danger qui préviennent l’infection par le papillomavirus humain, seuls 16 pays disposent de programmes de vaccination contre le papillomavirus humain. L’OMS s’est engagée à faire vacciner 90 % des personnes âgées de 15 ans et moins d’ici à 2030. L’organisation soutient les efforts visant à accélérer l’élimination du cancer en tant que problème de santé publique d’ici à 2030.
Le dernier sujet à l’agenda des ministres de la santé à Lomé est l’amélioration du vieillissement en bonne santé dans la Région africaine. Environ 54 millions de personnes âgées de 60 ans et plus sont dénombrées en Afrique subsaharienne. La pandémie de COVID-19 a exacerbé la détresse des personnes âgées en Afrique subsaharienne. Le virus avait coûté la vie à plus de 17 000 personnes âgées de 55 ans et plus en octobre 2020. L’OMS préconise de soutenir les personnes âgées, de leur fournir des soins et des services de santé primaires ainsi qu’un accès aux soins de longue durée.